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Elon Musk à la barre de X, un an après

Redigé par Jean Jill Mazuru
Le 27 octobre 2023 à 03:57

Il y a un an jour pour jour, Elon Musk prenait les rênes de Twitter en l’acquérant pour la bagatelle de 44 milliards de dollars, scellant la fin d’une épopée hollywoodienne jonchée de tensions et d’affronts judiciaires.

Depuis, le réseau social de l’oiseau bleu a pris un nouveau visage, portant désormais le nom de X.

Dès son acquisition, Elon Musk, également à la tête de Tesla, a procédé à des bouleversements drastiques : licenciement de l’équipe dirigeante, sortie de l’entreprise de la Bourse et mise à pied de centaines d’employés.

Aujourd’hui, seuls 1.500 salariés subsistent sur les 8.000 que la société comptait.

Ces derniers, pour conserver leur poste, ont dû accepter un travail assidu, en présence physique, répondant à un ultimatum clair de Musk.

Esther Crawford, ex-responsable, en est l’illustration.

Malgré son engagement intense – à tel point qu’elle a campé au bureau – elle n’a pas été épargnée par les vagues de licenciement.

Plus tard, elle témoignera d’une atmosphère de "peur" instaurée par le milliardaire, lui reprochant un management basé sur l’instinct au détriment des données et de l’expertise.

Les orientations prises par Musk pour X ont été tout aussi controversées.

Sa vision radicale de la liberté d’expression a conduit à un relâchement des règles contre la désinformation, un allègement des équipes de modération et un retour de figures polémiques.

Les contenus de presse, autrefois riches en informations, sont désormais réduits à de simples images, décision que le milliardaire justifie par des préoccupations "esthétiques".

Cette démarche a eu des répercussions : plusieurs associations ont noté une recrudescence de la désinformation et du harcèlement.

En outre, la certification par coche bleue, signe de reconnaissance des comptes notoires, est devenue payante, ouverte à tous, complexifiant ainsi la lisibilité de la plateforme.

Un écho de ce phénomène s’est ressenti lors du conflit en cours entre Israël et le Hamas, où la prolifération de faux comptes a entravé la compréhension des événements.

Suite à cela, la Commission européenne a ouvert une enquête sur X pour la propagation présumée de contenus inappropriés.

Sur le front économique, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Sous la direction de Linda Yaccarino, la plateforme revendique 11% d’utilisateurs en moins depuis l’acquisition. Sa valeur a chuté de moitié pour s’établir à 20 milliards de dollars.

Face à cette débâcle, un nouvel abonnement payant, "Blue", a été introduit, offrant aux utilisateurs des privilèges.

Dans certaines régions, comme la Nouvelle-Zélande et les Philippines, un paiement est même exigé pour tous les nouveaux inscrits, dans le but de freiner les faux comptes automatisés.

Malgré ces difficultés, Elon Musk n’a pas renoncé à ses ambitions. Il souhaite faire de X une super-application à l’instar de WeChat. Pourtant, Jasmine Enberg, analyste chez Insider Intelligence, estime que sa vision est entravée par son mode de gestion.

L’épisode de la structure métallique en forme de X, érigée puis retirée du siège de l’entreprise à San Francisco sur demande de la municipalité, en est le reflet.

Selon certains observateurs, si les choses persistent dans cette voie, X risque de tomber dans des abysses inconnus.

27 Octobre 2023, pile un an s’achève depuis qu’Elon Musk a racheté Tweeter, rebaptisé par la suite X. © Photo AFP

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