France : Quand la mode rapide dérange les écologistes

Redigé par Ange Carolle Kouassi
Le 20 octobre 2023 à 03:28

Jeudi soir, quelques heures après l’ouverture du magasin éphémère du géant chinois de la mode rapide sur la Grand’ place de Lille, il a été la cible d’une action menée par des militants écologistes.

Le pop-up store Shein a été inauguré en plein cœur de la ville. Cette enseigne chinoise de la mode rapide voulait marquer l’occasion avant son ouverture officielle, prévue entre ce vendredi et mardi prochain. Des influenceurs et des "célébrités" ont été invités à l’événement, arborant des sacs qui ressemblaient étrangement au design de Chanel.

Lorsque Majdouline Sbai, une sociologue de l’environnement et responsable des écologistes dans la région des Hauts-de-France, a eu vent de cette nouvelle, elle a appelé à la mobilisation. Elle a exprimé son mécontentement en déclarant : "Dans notre région textile, où certaines entreprises s’engagent en faveur d’une mode locale et plus respectueuse de l’environnement, c’est une provocation !". Elle a exprimé ces critiques dès le lundi.

Elle a également dénoncé les pratiques des entreprises comme Shein, qu’elle considère comme les acteurs d’un modèle économique qui exploite les humains et les écosystèmes, mettant en danger la santé des travailleurs en raison du manque de garanties en matière de toxicité. Elle a souligné que ces entreprises encouragent la mode jetable en proposant des prix attractifs et en utilisant un marketing agressif, ce qu’elle qualifie de concurrence déloyale. Elle a appelé à une manifestation devant le magasin de Lille le vendredi à 10 heures.

Cependant, d’autres militants écologistes ont agi avant les manifestations prévues. Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs membres d’Extinction Rébellion (XR Lille) ont exprimé leur désaccord en affichant sur les vitrines du pop-up store leur mécontentement envers Shein et la mode rapide, selon 20 minutes.

Dans un communiqué, XR Lille a notamment dénoncé le fait que "15 % des articles Shein analysés présentaient des traces de produits polluants toxiques et violaient la législation européenne sur les produits chimiques (selon Greenpeace Allemagne)". Ils ont également souligné que "22 % de l’empreinte carbone des jeunes adolescentes françaises de 15 à 17 ans était attribuable à la marque Shein".

Shein, de son côté, affirme qu’elle ne pratique pas la surproduction et ne fabrique que ce qui est demandé sur le marché. Le service de communication de l’enseigne a insisté sur le respect des normes de contrôle des produits chimiques.

En 2022, Shein a également lancé "Shein Exchange", une plateforme d’échange et de revente d’articles d’occasion de la marque, bien que cette plateforme ne soit pas encore fonctionnelle en France.

France : Quand la mode rapide dérange les écologistes

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