L’Afrique unie face au climat, la "Déclaration de Nairobi" donne le ton

Redigé par Jean Jill Mazuru
Le 7 septembre 2023 à 10:50

Le premier sommet africain sur le climat, qui s’est tenu au Kenya, s’est conclu le mercredi 6 septembre par l’adoption d’une "Déclaration de Nairobi". Une prise de position ferme du continent pour concrétiser son potentiel en matière de croissance verte et pour parler d’une seule voix sur les questions climatiques.

La cérémonie de clap de fin du sommet africain pour le climat, supervisée par son hôte et président kényan, William Ruto, a aussi bénéficié d’une co-organisation de l’Union Africaine.

Le continent noir est paradoxalement l’une des principales victimes des conséquences du changement climatique, bien qu’il contribue marginalement au réchauffement global. Cette déclaration unifiée se présente donc comme le socle de la position africaine en prévision de la COP28 qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre prochain à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, et au-delà.

Elle met en lumière l’ambition africaine d’être un pilier essentiel de la solution mondiale face à ce défi.

Le cœur de ce sommet était axé sur la valorisation des ressources inexploitées de l’Afrique en matière d’énergies renouvelables. L’objectif ? Permettre aux nations africaines un développement économique tout en luttant contre les effets du changement climatique.

En témoigne l’appel pressant des signataires de la « déclaration de Nairobi », pour que la production d’énergies renouvelables de l’Afrique passe des 56 gigawatts en 2022 à 300 gigawatts d’ici 2030, afin de contrecarrer la précarité énergétique. Un régime de taxation sur le carbone a également été évoqué.

Un autre point crucial de la déclaration concerne les finances. Les pays africains appellent à une nouvelle structure financière adaptée à leurs besoins, comprenant la restructuration et l’allégement de la dette. Cette dernière, alourdissant considérablement les économies nationales, entrave la contribution de l’Afrique à la décarbonation de l’économie globale. William Ruto a annoncé un engagement d’investissement international de 21,3 milliards d’euros, dont près de 4,5 milliards en provenance des Émirats arabes unis.

Au cours des travaux de cette grande rencontre, le président rwandais Paul Kagame, lors de son allocution à la tribune du Kenyatta international convention centre au 2ème jour du sommet, a exhorté ses pairs à adopter une approche pragmatique, évitant de pointer du doigt et visant à faire de l’Afrique un acteur-clé dans la résolution de cette crise.

Ainsi, ce sommet inauguré le 4 septembre, marqué par la publication d’un rapport alarmant sur les aléas météorologiques ayant touché 110 millions d’Africains, lance quatre mois de délibérations internationales sur les enjeux climatiques.

Le-président Kenyan William Ruto lors de l'ouverture du sommet africain sur-le-climat le 04 Septembre 2023

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