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La RDC sous la lumière crue de la diplomatie américaine

Redigé par Tite Gatabazi
Le 27 septembre 2025 à 11:30

La récente conférence de presse du conseiller spécial pour l’Afrique de l’administration Trump, Massad Boulos, chargé du dossier des Grands Lacs, n’a pas seulement apporté un éclairage sur le processus de Doha : elle a révélé, avec une franchise sans détour, la fragilité et l’incohérence de la stratégie de Kinshasa face aux crises qui déchirent l’Est de la RDC.

En répétant à plusieurs reprises que la priorité absolue consiste à s’attaquer aux causes profondes des conflits récurrents, l’émissaire américain a mis à nu ce que tous savaient mais que peu osaient formuler : le pouvoir congolais, malgré ses gesticulations et ses déclarations emphatiques, demeure incapable de formuler des réponses structurelles aux défis qui menacent sa propre légitimité et la stabilité régionale.

Le recours à la médiation qatarie, que le conseiller américain a salué, n’est pas une simple mention protocolaire : il souligne, implicitement mais sans équivoque, le vide de leadership de Kinshasa. Tandis que la diplomatie qatarie tente d’instaurer un cadre de confiance, le pouvoir congolais se perd dans des atermoiements et des postures dilatoires, préférant masquer ses incapacités derrière un vernis de normalité et des affirmations creuses de fermeté.

Le contraste est saisissant et, pour tout observateur averti, il illustre l’évidence : la RDC ne peut progresser vers la paix durable sans un engagement réel sur le terrain politique et sécuritaire.

Cette prise de position américaine confère une légitimité incontestable aux revendications de l’Alliance Fleuve Congo AFC/M23. En mettant l’accent sur la nécessité d’affronter les causes structurelles de l’instabilité, l’exclusion politique, l’insécurité endémique, l’exploitation illicite des ressources et la gouvernance défaillante, Washington valide implicitement les exigences du mouvement.

Les tentatives de Kinshasa de réduire ce mouvement à de simples antagonistes armés ou de les décrédibiliser comme force d’opposition échouent désormais face à la reconnaissance explicite, sur le plan international, de la justesse de leurs revendications.

Le message délivré est clair et sans ambiguïté : le maintien des illusions de grandeur, l’inaction ou la simple gesticulation politique ne suffiront plus à masquer la défaillance structurelle du pouvoir congolais. Chaque tergiversation, chaque faux-semblant, sape la crédibilité de Kinshasa et renforce la perception que seule une réforme courageuse et structurelle pourra garantir la stabilité et la paix. La diplomatie américaine rappelle ainsi, de manière cinglante, que la vérité, aussi dérangeante soit-elle, est la condition sine qua non de toute solution durable.

En définitive, la conférence de presse du conseiller de Donald Trump constitue un véritable réquisitoire. Elle expose l’incapacité de Kinshasa à affronter ses propres contradictions et confirme, sur la scène internationale, que la légitimité et la raison d’agir des acteurs de l’AFC/M23 ne sont plus de simples revendications locales, mais des impératifs politiques et moraux auxquels la communauté internationale ne saurait se dérober.

La RDC est ainsi confrontée à un choix radical : persister dans l’illusion et le simulacre, ou engager enfin une action résolue sur les causes profondes de ses crises. Le temps des tergiversations est désormais révolu.

La conférence de presse de Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique de Trump, a mis en lumière les contradictions de la stratégie de Kinshasa face aux crises de l’Est de la RDC

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