Le Cardinal Emérite Laurent Monsengwo Pasinya, une voix écoutée et très critique des régimes successifs en République démocratique du Congo est décédé ce dimanche 11 juillet 2021 à Port-Marly en France.

Il est né en Octobre 1939 à Mongobelé dans la Province de Bandudu en République Démocratique du Congo.

Après des études primaires et secondaires, il intègre le Grand Séminaire de Kabwe ou il effectuera le cycle de philosophie et de théologie.

Laurent Monsengwo fut ordonné prêtre en décembre 1963 pour le diocèse de d’Inongo dans le Bandundu en RDC. Peu de temps après, il part pour Rome où il poursuivit ses études de théologie à l’université pontificale Urbanienne.

Il est le premier Africain à obtenir un doctorat en « Ecritures saintes » à l’Institut biblique pontifical de Rome.

De retour dans son pays, il occupera différents postes dont celui de professeur de théologie à la faculté catholique de Kinshasa et dans plusieurs séminaires.

Il sera nommé Evêque auxiliaire du diocèse d’Inongo de 1976 à 1980. Et recevra la consécration épiscopale en mai de la même année des mains du Pape Jean Paul II en visite au Zaïre.

En 1981, il est muté à Kisangani comme Evêque auxiliaire. En 1984, il est élu Président de la Conférence Episcopale du Zaïre « CEZ » et le restera jusqu’en 1992.

En 1987, il sera également élu membre du conseil du secrétariat général du synode des évêques et sera réélu en 1990 et 2001.

En septembre 1988, il promu Archevêque de Kisangani.

Devenu par la force des circonstances une grande figure de la vie politique au Zaïre, après son illustre prédécesseur feu Cardinal Malula.

C’est à ce titre qu’il se fera connaitre du grand public en devenant Président du bureau de la conférence nationale souveraine puis Président du Haut Conseil de la République, le parlement de transition.

Il pèsera de toute son autorité et son charisme sur cette conférence nationale souveraine chaotique. Et marquera de son emprunte cette période de la vie politique de son pays.

En 1997, il sera élu Président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, poste qu’il conservera jusqu’en 2003.

Entre temps, en 2002, il deviendra vice-président de Pax Christi International et en 2004 il sera élu au poste de Président de la conférence épiscopale nationale du Congo.

En décembre 2007, il est transféré au siégé de Kinshasa et le Pape le nommera Cardinal-Prêtre de Santa Maria Regina Pacis in Ostia Mare.

En 2013, il participe au conclave qui a élu le Pape François Ier. En avril 2013, il fera partie des huit prélats issus de tous les continents chargés d’épauler le nouveau Pape dans la reforme de curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus. Le Cardinal Monsengwo y représentera l’Afrique.

En septembre 2014, le Pape le nomme Père Synodal pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille qui eut lieu du 5 au 19 octobre 2014.

Tous les observateurs et acteurs se souviendront longtemps de son discours du 2 janvier 2018 dans lequel il fustigeait la répression avec la franchise qui le caractérisait : « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règne la paix et la justice en RDC ».

Le 1 novembre 2018, il se retira de la charge pastorale pour limite d’âge, il avait alors soixante-dix-neuf ans.

Sa voix pesait car l’Eglise catholique, présente sur toute l’étendue du territoire, s’est substituée à l’Etat dans les domaines clés de l’éducation et de la santé entre autre.

Le Cardinal Emérite, Laurent Monsengwo Pasinya s’est éteint à l’âge de quatre-vingt-un ans. C’était avant tout un homme d’Eglise qui a mené le combat d’un monde plus juste et plus fraternel. Il aura marqué la vie politique et les esprits dans son pays au-delà des seuls catholiques.

Ce message du Cardinal Monsengwo sonne aujourd'hui comme un legs