Selon le FMI, l’économie du Rwanda a progressé de 8,9 % en 2024, grâce à la reprise du secteur agricole ainsi qu’à la bonne performance des services et de la construction. L’inflation est restée sous contrôle, se maintenant entre 2 % et 8 %, conformément à l’objectif fixé par la Banque nationale du Rwanda. Cela s’explique par une politique monétaire prudente et une meilleure disponibilité des produits alimentaires sur le marché local.
Bien que le déficit du compte courant se soit élargi, en grande partie en raison de la hausse des importations de biens de consommation et d’équipement, les réserves en devises étrangères sont restées solides. À la fin de l’année 2024, elles couvraient l’équivalent de 4,7 mois d’importations.
Le FMI a cependant mis en garde contre les pressions croissantes qui pèsent sur les finances publiques du Rwanda, notamment en raison des importants investissements dans le nouvel aéroport international de Kigali, de l’expansion de la compagnie aérienne nationale RwandAir et des récentes réformes du système de retraite. La dette publique devrait atteindre son niveau le plus élevé durant l’exercice budgétaire 2025/2026, avant de redescendre progressivement pour atteindre le seuil fixé dans le cadre du PCI d’ici 2033.
« Maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques est essentiel pour préserver la stabilité économique et garantir que la dette reste soutenable », a déclaré Bo Li, directeur général adjoint du FMI et président par intérim.
« Le récent paquet de réformes fiscales est une avancée positive : il permettra d’élargir la base d’imposition et de rendre le système fiscal plus équitable et plus efficace. »
Le FMI a souligné l’importance d’accélérer la mobilisation des recettes intérieures et de maintenir une trajectoire budgétaire claire et crédible. Il a également appelé à une vigilance renforcée face aux risques budgétaires, notamment ceux liés aux entreprises publiques, à la hausse du coût de la dette et à l’accès limité à des financements à faible taux d’intérêt.
La politique monétaire a été saluée pour avoir permis de contenir l’inflation. Toutefois, le FMI a insisté sur la nécessité d’adopter une approche guidée par les données économiques, en particulier face aux risques d’inflation liés à un éventuel relâchement budgétaire et à la mise en œuvre des réformes fiscales. Le Fonds a également souligné qu’une plus grande flexibilité du taux de change et la poursuite des réformes du marché des changes seront essentielles pour renforcer la position extérieure de l’économie du pays.
Le Fonds a également souligné la nécessité de renforcer la surveillance de la croissance du crédit, y compris dans le secteur de la microfinance, ainsi que d’assurer un suivi plus rigoureux des gros prêts, afin de préserver la stabilité du système financier.
Le Rwanda a été félicité pour avoir bien respecté son programme dans le cadre du PCI, en atteignant tous les objectifs chiffrés et en accomplissant la plupart des étapes importantes. Parmi les avancées notables figurent l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques, la numérisation de la gestion des finances publiques (GFP), ainsi que les progrès dans la production des statistiques monétaires.
Le FMI a précisé que les deux dernières étapes clés — l’adoption d’un paquet complet de réformes fiscales et la mise en place de l’Accord-cadre mondial de pension livrée (Global Master Repurchase Agreement) — avaient été accomplies, bien qu’avec un certain retard.
Concernant les réformes liées au climat, le FMI a salué les efforts constants du Rwanda, soulignant les progrès importants réalisés dans l’identification des dépenses climatiques, les taxonomies vertes et l’élaboration d’un programme de financement climatique. Le Fonds a encouragé le pays à poursuivre ces efforts afin de développer des projets verts solides, attirer des financements pour le climat et soutenir ses objectifs de développement durable.
« La poursuite des réformes et une forte coopération avec les partenaires au développement seront essentielles pour maintenir ces progrès et appuyer l’ambitieux programme de développement du Rwanda », a déclaré le FMI.
La déclaration du Conseil d’administration du FMI intervient deux mois après la fin d’une mission de deux semaines, dirigée par Ruben Atoyan, qui a évalué les progrès réalisés par le Rwanda dans la mise en œuvre de ses réformes lors de la cinquième revue de l’Instrument de coordination des politiques.

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