Les Wazalendo se sont transformés en prédateurs systématiques, infligeant à ceux-là mêmes qu’ils étaient censés défendre une violence quotidienne inacceptable.
Selon des sources indépendantes, dans les villages de Hubula, Milonge, Buhenje, Lukoma et aux abords de Kashebere, les maisons sont pillées, les biens des voyageurs dérobés sur les routes, et les habitants contraints de fuir, laissant derrière eux un désert matériel et social. « Désormais, dans le village, on ne peut plus trouver une poule, une chèvre ni le moindre bien de valeur. La pauvreté a atteint un seuil intolérable », rapporte un habitant, exprimant une détresse qui dépasse le simple désarroi pour toucher à l’extrême vulnérabilité des communautés.
Trois groupes Wazalendo sont principalement impliqués dans ces exactions : le Mouvement d’Action pour le Changement (MAC), sous la direction de l’auto-proclamé Mbura ; le groupe UHURU, dirigé par le général auto-proclamé Machipe ; et l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), commandée par le général auto-proclamé Janvier Karairi.
Ces factions, censées défendre un idéal national et communautaire, se livrent désormais à des luttes internes d’une cruauté inédite. Ainsi, le dimanche 13 octobre, quatre éléments du MAC ont été abattus à Buhimba, territoire de Walikale, par des membres du groupe UHURU, tandis que quatre autres jeunes, grièvement blessés, ont été transportés à Kimuwa pour recevoir des soins.
Les motivations de cet assassinat restent inconnues, mais le spectacle de cette violence fratricide révèle la profondeur de l’anarchie et de la défiance à l’égard de tout ordre légal.
Ce renversement du rôle des Wazalendo, de protecteurs à bourreaux, pose une question centrale et d’une gravité extrême : celle de la responsabilité pénale et morale. Dans un État de droit, il est inconcevable que des acteurs armés, formellement ou informellement soutenus, puissent commettre des exactions répétées sans que justice ne soit rendue.
La parole du gouvernement, réaffirmant que « toute responsabilité sera poursuivie, qu’il s’agisse des FARDC ou des Wazalendo », souligne la nécessité impérieuse de mettre un terme à cette impunité. Pourtant, l’observation du terrain laisse apparaître une distorsion inquiétante entre déclaration et application, entre promesse et sanction effective.
Le cas des Wazalendo illustre tragiquement ce que devient l’autorité lorsque l’encadrement, la discipline et la reddition de comptes font défaut : un instrument de protection se mue en vecteur de destruction, et la population jadis bénéficiaire de la loyauté patriotique se retrouve victime de l’anarchie et de la prédation.
La question n’est plus seulement celle de la violence, mais celle d’une responsabilité qui doit être comptable, implacable et exemplaire pour restaurer la confiance et rétablir la primauté de la loi sur la force.
Face à ces réalités, la RDC se trouve à un carrefour historique : soit la justice s’impose avec rigueur et impartialité, brisant le cycle d’exactions et de complicités tacites ; soit le pays s’enfonce dans une logique de chaos et d’impunité, où les promesses de protection se dissolvent dans l’ombre des armes et de l’arbitraire. Dans ce contexte, la responsabilité des Wazalendo et de ceux qui tolèrent leurs excès n’est pas une question secondaire : elle est la clef de la survie morale et politique de la nation.

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