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Les chercheurs rwandais en quête d’un médicament contrele Covid 19 et un possible déconfinement général

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 13 avril 2020 à 06:45

Le Bureau d’Echange Interculturel de l’anthropologue et ethnobotaniste Jean Luc Galabert basé dans la Ville de Nyamata au Sud Est du Rwanda vient de transmettre au Ministère rwandais de la Santé un document compilant toutes les recherches et publications sur une plante médicinale dénommée Artémisia réputée pour ses vertus antivirales capables de combattre le Covid 19. Cette initiative est une invitation à organiser et planifier une recherche scientifique sur les éventuels produits actifs de cette plante pouvant lutter contre cette pandémie autant que le font les chercheurs du Bénin, de la RDC ou de Madagascar en partenariat avec La Maison de l’Artémisia de Paris.

Beaucoup de sections de la société scientifique rwandaise vont profiter de se tirer de leur léthargie. Parmi eux, on notera les dizaines de tradi praticiens et herboristes de Butare qui, tôt dans les années 2000, sont entrés en partenariat avec l’ancien IRST/Institut de Recherche Scientifique, actuel NIRDA et l’UNR /Université Nationale du Rwanda pour se voir attribuer des hectares d’espaces de développement de leurs jardins botaniques dans la vallée de Kadahokwa, en contrebas de la forêt Arboretum de la dite Université. C’est dire qu’au cas ou ce projet de recherche est monté, les résultats ne tarderaient pas à suivre.

Cela fera bientôt plus d’un mois que les familles rwandaises sont confinées dans leurs habitations comme consigne officielle permettant de lutter contre la propagation de ce virus Covid 19 qui a fait des ravages de par le monde. Il frappe durement l’Occident qui, au départ, sans préparation aucune, a eu peur de confiner sa population autant que la Chine l’a fait quand, en fin d’année 2019, elle a été assiégée par cette terrible pandémie.

Depuis lors, les milieux scientifiques donnent tous les coups pour enrayer cette épidémie. La France, avec les recherches d’un éminent professeur, Dr Raoult, privilégie la piste de l’hydroxychloroquine. La Chine, quant à elle, tout en n’écartant pas une fébrilité dans la recherche d’un vaccin contre ce mal, a une longue tradition médicinale. Depuis la nuit des temps, elle explore sa flore pour se guérir des maladies qui l’attaquent. D’aucuns avancent que sa lutte victorieuse contre le Covid 19 serait l’effet de tradipraticiens chinois avec leurs compositions sophistiquées de jus d’herbes médicinales, avec l’herbe Artémisia comme essentielle, qu’ils ont administrés à leurs malades.

Jean Luc Galabert, Anthropologue, ethnobotaniste. Il dirige le Centre d'Etude Interculturel situe dans la Ville de Nyamata au Sud Est du Pays

Un possible projet de recherche sur l’artémisia au Rwanda ; initiative du Centre d’Etude Inter culturel
L’Afrique autant que la Chine ne regorgent-elles de cette herbe miracle qui, malaxée à d’autres herbes médicinales, pourraient donner une solution curative contre ce Covid 19 ? Un Centre d’Etude Interculturel de l’anthropologue ethnobotaniste Jean Luc Galabert résidant au Rwanda a eu l’idée de compiler toute la littérature produite sur cette herbe Artemisia afra et Artemisia annua.

Ce dernier dit avoir compilé des textes scientifiques décrivant les hautes vertus de l’artémisia :
« Nous avons réuni une revue des études scientifiques sur les propriétés antivirales de l’artémisia (…) Artemisiaannua a été utilisé pour combattre le SRAS/Syndrome Respiratoire Aigu en Chine et ailleurs dans le monde. La manière que les Chinois ont utilisé pour soigner les malades au cours de ce Covid19, ils ont utilisé outre les produits pharmaceutiques à base d’Hydroxychloroquine et un cocktail de plantes dont l’artémisia », a confié Galabert appréciant le combat efficace que la Chine a mené contre le Covid 19 mais trouvant qu’il faut aller plus loin en ne se fiant pas uniquement à l’administration de la tisane de ces herbes.

« Pour valider la plante, il faut des études scientifiques. Des essais cliniques conduites par la Maison de l’Artémisia de Paris sont en cours », a-t-il dit montrant qu’un pas est déjà franchi dans la longue quête du vaccin ou du médicament contre ce mal actuel.

Galabert dit avoir intéressé les autorités sanitaires rwandaises à l’idée d’un partenariat avec d’autres scientifiques œuvrant à la recherche scientifique du médicament efficace contre le Covid 19 à base essentiellement de l’Artémisia.

« Le Bureau d’Etudes Interculturel est en contact avec le Ministère rwandais de la santé. Tout marche bien. Nous sommes également en contact avec la Maison de l’Artémisia de Paris qui a ouvert des partenariats actifs avec des centres de recherches du Bénin et de la RDC », a dit l’antropologue trouvant qu’en qualité de résidant au Rwanda, il a trouvé utile d’intéresser le Rwanda à ce vaste mouvement de recherche surtout que le Rwanda est un terrain propice de culture de cette plante d’Artmisia afra et de l’Artemisia annua.

Quand ce chercheur explique les vertus de ces deux variétés d’Artémisia, il avance que l’Artémisiaannuaa des vertus luttant contre leparasiteresponsabledu paludisme au moment où les qualités antivirales de l’Artémisiaafra ne sont plus à démontrer.

Rwanda Food and Drug Agency contacté
Le Bureau d’Echange Interculturel a-t-il réellement présenté son projet de recherche aux autorités sanitaires rwandaises ? Non ! « Il a juste soumis à notre attention une compilation de littérature attestant des vertus de cette plante. Cette revue de littérature scientifique sur l’Artémisia nous soumise, n’a même pas été suivie d’une lettre d’intention », a confié à IGIHE le DG de FDA ajoutant que ce dossier a été transmis aux experts rwandais qui sont entrain de l’analyser pour donner des avis sur la suite àdonner.

Jean Luc Galabert visite sa plante l'artemisia. Pour lui, le Rwanda comme Madagascar est un terrain propice a la culture de cette plante medicinale de la plus haute importance pour la sante des humains

Les jardins botaniques des tradipraticiens de Butare
L’idée d’un projet de recherche sur le Covid 19 pourrait promouvoir entre autres les dizaines de tradipraticiens et herboristes de Butare. Ceux-ci sont entrés en collaboration avec la Faculté d’Agronomie de Butare et de l’IRST dans les débuts des années 2000. L’IRST, actuel NIRDA, leur a alors donné des parcelles individuelles juxtaposées dans le marais de Kadahokwa en contrebas de l’Arboretum de l’Université du Rwanda Campus de Huye.Par ailleurs, la plante Artemisia annua est déjà disponible en grande quantité dans les champs d’Horizon SOPYRWA à Musanze, partenaire possible pour ce projet.

Les intéressés peuvent développer leurs jardins botaniques pour répondre en temps réel aux demandes en tisanes de l’herbe Artémisia en quantité et qualité souhaitées par les chercheurs. Mais seront-ils associés aux travaux de recherche ? Leurs noms seront-ils cités dans la chaîne de production d’un éventuel produit dont ils auront activement contribué à son existence ? Percevront-ils des dividendes à la production ou seront-ils uniquement remerciés à chaque livraison de la tisane ?

Autant de ces questions et d’autres peuvent se poser bien avant le démarrage du projet. D’autres questions ? Oui ! Il faut également savoir les contribuables qui seront invités à une éventuelle production de cet élixir qui peut contribuer à la prise de décision de déconfinement des travailleurs rwandais et à la reprise de la vie économique. Ces questions seraient relatives à la source de fonds de recherche, au type de partenariat des chercheurs nationaux et étrangers, au protocole de recherche et de validation des produits de cette recherche... C’est donc tout un protocole d’accord qui doit se mettre en place dans les meilleurs délais afin d’éviter l’asphyxie totale des économies des pays de la Planète Terre.

L’état actuel des travaux de recherche sur le Covid 19 au Rwanda et en Afrique
La situation actuelle de confinement voté par la plupart des Etats du monde entier soulève une question cruciale pour l’Afrique pour son attitude face à la lutte contre la propagation de cette épidémie du Covid19. Au moment où les instituts de recherche pharmaceutiques publics ou privés des pays occidentaux font un marathon pour qui arrivera le premier à découvrir le médicament contre cette pandémie, au moment où la Chine communiste ne se met pas à l’écart de cette saga mais interroge aussi sa tradition médicinale pour mieux déconfiner ses citoyens afin qu’ils se rabattent dans la production économique pour mieux se confirmer première puissance économique mondiale, l’Afrique et chercheurs se battent pour trouver des moyens financiers pour entamer des recherches dans ce sens.

En effet, ils ont tout ce qu’il faut sauf la stabilité pécuniaire. Ainsi, ils réclament aux décideurs politiques que le travail de recherche scientifique soit suffisamment encouragé et reconnu. Les chercheurs africains se croient désabusés quand ils observent que certains gouvernements ne manifestent pas de volonté politique à cette masse de lauréats universitaires agronomes, pharmaciens, chimistes, biologistes… qui, sitôt sortis de leurs universités, sont abandonnés au chômage en attendant de rares investisseurs dans des industries pharmaceutiques, alimentaires et autres y relatives.

Dr Raymond Muganga, pharmacien et Enseignant à l'Université du Rwanda. Pivot en recherche sur les plantes médicinales au Rwanda

« Le Bureau d’Echange Interculturel m’a envoyé le dossier de revue scientifique sur l’Artémisia. C’est une bonne suggestion. On ne peut que féliciter l’initiative de ce bureau. Une éventuelle collaboration au Projet de recherche sur l’Artemisia dans la lutte contre le Covid 19 est la bienvenue. Toute la question est, au vu de l’urgence de la situation, apprêter un financement en la matière. Actuellement, nous travaillons avec mes étudiants sur le Projet Artemisia annua et Artemisia afra pour la lutte contre le Paludisme. Pour moi, l’idée de cibler l’Artémisiapour lutter contre le Covid19 est une heureuse proposition. Je me donne du temps pour une analyse profonde du dossier que le Bureau d’Echange Interculturel m’a transmis », a confié à IGIHE le Dr.Muganga Raymond, enseignant à la Faculté de Médicine et de Pharmacie et chercheur de l’Université du Rwanda.

Mues par un souci de validation scientifique internationale de leurs découvertes, les scientifiques africains doivent également se sentir appelés, surtout dans des situations paralysant les économies de leurs pays comme l’actuel confinement général imposé par le Covid 19, à exploiter les possibilités culturelles et habitudes médicinales traditionnelles locales pour proposer aux patients des traitements d’urgence après avoir fait des recherches à mi parcours qui donnent tous les espoirs d’être concluantes. C’est en soi le secret de la Chine communiste avec sa pharmacopée traditionnelle qui n’a pas hésité à faire appel à toutes les pistes thérapeutiques à sa disposition. Elles se sont conclues avec satisfaction.



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