Cette situation est exacerbée par une classe politique qui, au lieu de cultiver la paix et l’harmonie, semble encourager une division de plus en plus profonde et violente.

Le patriotisme, qui devrait être un cri de ralliement pour l’unité nationale, est utilisé de manière perverse pour alimenter la haine et l’exclusion.

Depuis des années, de nombreux citoyens tutsi congolais ont été contraints de payer un lourd tribut, avec des milliers de personnes massacrées, des villages incendiés et des biens précieux, tels que le bétail, systématiquement détruits.

Au lieu d’aborder les causes profondes de ces crises récurrentes, il semble que le gouvernement actuel et une grande partie de la classe politique s’engagent dans la promotion d’un discours de haine dangereux.

Des individus comme Charles Onana, invité par le ministre Muyaya, alimentent cette rhétorique, confondant gravement le patriotisme avec l’animosité.

Le nœud du problème réside dans le déni persistant de la nationalité congolaise aux tutsi congolais, les traitant souvent comme des étrangers ou des infiltrés. Cette perception erronée non seulement alimente les flammes d’une situation déjà inflammable, mais pousse également beaucoup de ces citoyens à devenir des réfugiés, risquant de les condamner à l’apatridie.

Cette situation dramatique réclame une réévaluation urgente des politiques et des discours actuels qui semblent perpétuer une division et une violence continues.

Il est grand temps que la classe politique congolaise comprenne que le patriotisme véritable ne rime jamais avec la haine de l’autre, l’incitation à la violence, ou l’exclusion d’une partie de la communauté nationale.

Le Congo, dans toute sa diversité et sa richesse culturelle, doit embrasser une voie qui promeut l’unité, la compréhension mutuelle, et le respect de tous ses citoyens.

Dans cette optique, il est impératif que les leaders politiques et la société civile congolaise œuvrent ensemble pour construire une nation où tous les citoyens peuvent vivre en paix et en sécurité, sans crainte de persécution.

La reconnaissance et le respect de la nationalité congolaise des tutsi, ainsi que l’arrêt de la propagation des discours de haine, doivent être prioritaires.

Cela implique une responsabilisation de ceux qui incitent à la violence et une réforme des politiques qui encouragent la division. Il est également crucial de promouvoir le dialogue et la réconciliation, afin de construire une nation unie et prospère, qui célèbre la diversité plutôt que de la condamner.

Il est essentiel de revenir à une définition du patriotisme qui se base sur l’amour pour sa nation, qui transcende les clivages ethniques et qui cultive un esprit d’unité et de respect mutuel.

Les tutsi congolais, comme tous les citoyens du Congo, méritent de vivre dans une nation qui les protège, les respecte et leur permet de contribuer pleinement au développement et à la prospérité du pays.

L’heure est venue pour la classe politique congolaise de réaffirmer ces valeurs et de tracer la voie vers un avenir plus inclusif et pacifique pour tous.