RDC le discours de haine et la faillite de l’Etat

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 juin 2022 à 09:45

La parole est un véritable pouvoir en en elle-même. Elle a cette capacité de persuasion, de séduction, de manipulation, de guérison, elle peut blesser ou humilier.

La parole permet de dire la vérité, de mentir et d’influencer les autres. Elle modifie le monde du moins notre environnement immédiat.

La parole est le canal de communication entre les humains

La parole favorise ainsi le passage à l’acte.

Les mots sont parfois plus puissants que les armes et c’est là qu’il faut les redouter.

La RDC se donne en spectacle désolant avec un discours de haine qui dissimule mal la faillite de l’Etat.

L’analyse des différentes communications récentes atteste qu’elles comportent des inexactitudes et sont donc peu fiables.
La dernière réunion du conseil de sécurité des nations unies sur « la crise entre le Rwanda et la RDC » en a apporter une preuve éclatante.

Elle n’a donné aucun crédit à la rhétorique des autorités congolaises, celle-ci manquant cruellement d’éléments factuels.

Avec des preuves inexistantes ou hautement problématiques.

A la suite de la résurgence du M23, le discours officiel est un discours de haine. Le commandant de la police à Goma a personnellement appelé au meurtre. Et il n’est pas le seul.

La dangereuse instrumentalisation du « tutsi congolais » prend de l’ampleur et cela inquiète au plus haut point. Il y a des précédents fâcheux.

Les réseaux sociaux foisonnent de ces ingrédients du déni de la dignité humaine.

Il est encore une fois de la responsabilité du gouvernement congolais de lutter contre ce fléau et de montrer à la face du monde les moyens mis en place.

En a-t-il la volonté et même les moyens ?

Cette propagande haineuse ne date pas d’aujourd’hui. On doit le reconnaitre mais aussi la déconstruire et se donner les moyens pour intervenir systématiquement pour apporter la réplique.

Les congolais sont exposés au contenu haineux , stéréotypés et auraient perdu toute capacité de réflexion et d’analyse critique de ce discours qui n’est plus déguisé.

Les conspirationistes leur ont vendu des théories plus farfelues les unes que les autres : de l’empire hima à l’infiltration de l’armée en passant par le fameux projet de balkanisation du Congo.

On sait combien la déshumanisation du tutsi au Rwanda, la vision monolithique de la société et le fameux « eux contre nous » furent les ferment du génocide contre les tutsis.

Ces recettes sont en œuvre en République Démocratique du Congo.

Il va falloir agir en citoyen averti et combattre ces discours haineux. Car la façon dont on répond à la haine ou aux préjudices de celle-ci influence fortement les perceptions de ce qui est normal et acceptable.

Se prononcer contre le discours de haine est l’une des interventions les plus efficaces.

Il faut également indiquer à l’auteur du préjudice qu’il cause du tort car la parole favorise le passage à l’acte.

Nous pouvons tous combattre ces discours de haine. Nous devons utiliser un contre-discours en répondant de manière positive, notamment par le biais de l’empathie et avec des faits concrets.

Maître Azarias Ruberwa, ancien vice Président de la RDC explique la nécessité d'éducation civique pour combattre le discours haineux

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