Réélection de Macron : continuité et stabilité

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 novembre 2021 à 05:59

Les français s’apprêtent à se rendre aux urnes pour les élections présidentielles qui auront lieu le 10 et 24 avril 2022.

A seulement cinq mois du scrutin, les candidats déclarés, les candidats putatifs, les sondages, les invectives ; occupent l’espace médiatique et les états-majors politiques.

Les sondages ont le chic de réjouir certains pendant qu’ils exaspèrent les autres. Et cerise sur le gâteau, ils savent se planter.

Mais il y a une constance en France, tous les états-majors, toutes les rédactions, les éditorialistes et autres commentateurs de tout bord les scrutent, les dissèquent non seulement avec une attention particulière mais en font un argument de campagne.

Seulement, les scrutins présidentielles en France ont la spécificité de réserver des surprises et parfois des revirements spectaculaires.

Le « séisme politique » du 21 avril 2002 avec Jospin et la sortie de route de Balladur sont dans toutes les mémoires.

Et Macron dans tout ça, quelles sont ses chances d’être réélu ?

La configuration de la scène politique française ne permet pas de donner Macron vainqueur de la prochaine échéance présidentielle.

Ses proches s’attèlent à baliser le terrain miné par le mécontentement social et la saturation de l’espace médiatique par l’extrême droite.

On sait les français grincheux et réfractaires aux reformes de quelques nature qu’elle soit.

Toutes les tentatives de reformes ont déversé des milliers des manifestants dans les rues de Paris et de province. A l’issue desquelles les prises de parole des politiques font l’objet de critiques sinon de rejet.

Tout récemment, il y a eu le mouvement des gilets jaunes. Ce qui a créé un climat de défiance vis à vis du pouvoir en place et Macron en tête.

Et pourtant, il est des arguments qui plaident la réélection de Macron. Au premier chef desquels se trouve l’éclatement de l’offre politique depuis 2017.

Dans l’entourage de Macron, on espère qu’il s’appuiera beaucoup sur la promotion des « start up » et les investissements massifs dans les nouvelles technologies beaucoup plus tournée vers l’avenir.

Apres le congrès de la très influente association des maires de France, plus de six cent maires et élus locaux appellent à soutenir Macron.

Cette initiative est un premier acte de précampagne.

« Pour relever les défis immenses qui sont ceux de la Nation, réindustrialisation, poursuite du désenclavement de nos communes, construction de logements, préservation de nos paysages et réussite de la transition écologique, nous avons besoin de continuité et de stabilité » écrivent-ils dans une tribune.

Même si la politique étrangère compte très peu dans les élections françaises, la relation Afrique-France n’a pas subie que du ravalement.

Macron aura innover et tous les analystes lui savent gré d’être presque sorti du pré carré, qu’il s’est associé aux Chefs d’Etats Africains sur les grands enjeux mondiaux (nouvelles technologies, climat, financement des grands projets en Afrique, Covid…) en jouant, contre Trump, la carte du multilatéralisme.

Et pour couronner le tout, sur la politique mémorielle, on retiendra son discours historique de Kigali.

Bien plus, la fondation Jean Jaurès, pourtant classée à gauche, indique que plus de la moitié des potentiels électeurs de gauche (socialistes, écolos, les insoumis et ce qui reste des communistes) envisagent très sérieusement de voter Macron dès le premier tour en vue de faire barrage à l’extrême droite.

Cette mécanique étant fondée sur le pessimisme ambiant que la gauche ne pourra pas, en l’état actuel des choses, figurer au second tour !

Car les grands partis politiques traditionnels sont aujourd‘hui en très mauvais état.
En effet, le bouleversement profond de l’échiquier politique de 2017 a explosé les partis « dit de gouvernement ». Et cette fragmentation a occasionné une recomposition.

Du parti socialiste aux Les Républicains en passant par les écolos sans oublier La France Insoumise. Ajouter à cela la cacophonie de leur discours qui peine à devenir audible.

On les voit frustrés et agacés de cet état de fait dont ils n’assument pas la responsabilité.

Mise à part Les Républicains qui doivent désigner leur champion début décembre, d’autres formations en ont déjà : Yannick Jadot pour les écolos, Anne Hidalgo pour les socialistes (essoufflés), Le Pen.

Il y aura surement sur la ligne de départ le presque candidat classé extrême droite Eric Zemmour (condamné trois fois pour incitation à la haine raciale), Mélenchon pour les Insoumis et des indépendants.

Certains comme le communiste Fabien Roussel sont candidats non dans l’espoir de gagner mais d’obtenir un accord avec la gauche pour les législatives.
Pour l’instant, à gauche c’est le bal des égos.

Les insoumis appellent à « un front populaire et écologique » derrière eux.
Les écologistes appellent les socialistes à les rejoindre pour « construire l’alternative à un quinquennat de renoncement écologique ».

La Maire de Paris, Anne Hidalgo « écarte tout rapprochement ». En somme, oui au rassemblement à condition que ce soit derrière moi !

Ambiance, ambiance à gauche !

Tous ceux-ci risquent de faire une campagne médiocre et peu convaincante, ce qui sera à l’avantage de Macron.

Nul ne peut exclure qu’une personnalité inattendue, bondisse et rafle la mise. Le jeu est ouvert, mais Macron part favori.


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