Si dans certaines citations il bénéficie des non-lieux, ailleurs il est condamné pendant que d’autres sont en cours.
Le 1er mars 2021, pour la première fois dans l’histoire, en France, un ancien Président de la République écope de trois ans de prison dont un an ferme.
Sarkozy est coupable de « corruption » et de « trafic d’influence » dans ce qui était appelé « l’affaire des écoutes dite Bismuth ».
Il était accusé d’avoir promis un poste prestigieux à Monaco au haut magistrat Azibert en échange « d’informations sur un dossier judiciaire en cours à la cour de cassation ».
Azibert était « au centre d’un pacte de corruption » avait révélé le jugement.
Dans l’ « affaire Karachi », en 1995, des commissions étaient accordées à des intermédiaires dont Ziad Takkiedine dans la vente d’armes au Pakistan et l’Arabie Saoudite.
Une partie de ces commissions faramineuses était rétrocédée pour financer la campagne de Balladur dont Sarkozy était ministre du budget et directeur de campagne.
Dans une autre affaire dite « Bigmalion », le jugement indique « qu’en dopant sa campagne, il n’a pas respecté la valeur essentielle de l’égalité entre les candidats ». Les juges soulignent sa volonté et sa conscience de commettre des fraudes « d’une gravité sans précédent et de s’affranchir des règles républicaines en ayant « volontairement omis d’exercer un contrôle ».
La justice avait mis à jour le système de fausses factures liant le parti de l’ancien Président Sarkozy et une agence de communication « Bigmalion » chargée d’organiser ses meetings de la campagne de 2012.
Et ils ont, délibérément masqué le dépassement massif du plafond légal des dépenses électorales autorisées par la loi.
Mediapart avait révélé l’affaire « Reso-Garantia », d’un virement d’une somme de cinq cent mille euros en 2020 au bénéfice de Sarkozy dans le cadre d’un conseil auprès du groupe russe d’assurance. La justice le soupçonne d’activités de lobbying potentiellement délictuel.
Mis en examen pour « abus de faiblesse », « trafic d’influence » et « recel » dans ce qu’on a nommé « affaire Betancourt ». L’enquête n’avait pas établi qu’il aurait abusé de la faiblesse de la richissime Liliane Betancourt.
Au détour d’une perquisition dans une autre affaire, la justice avait découvert en 2014 des factures pour des vols en jet privé de Sarkozy payées par la société de son ami Stéphane Courbit.
Sous sa présidence, l’Elysée est soupçonné d’avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture des sondages contractés auprès des sociétés de deux conseillers du Président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti.
L’attribution de la coupe du monde 2022 au Qatar. L’ancien Président de la FIFA, Step Blatter, déclarait : « sans l’intervention au dernier moment de Sarkozy sur Platini, le Qatar n’aurait jamais eu la coupe du monde 2022 ».
Vu les enjeux politiques, économiques et diplomatiques autour de la coupe du monde football, tout est dans cette déclaration lourde de sens.
Mais l’affaire qui lui pourri l’existence, c’est vraiment « le financement Libyen ».
Un dossier complexe aux ramifications internationales et politiquement très sensibles.
Jamais un ancien président de la république n’a entrainé dans sa chute un aussi grand monde. Anciens conseillers, des ministres, des hommes d’affaires, des journalistes, des communicants qui servaient d’intermédiaires, même des avocats. C’est une affaire dévastatrice.
La justice estime qu’un faisceau d’indices graves et concordants ont étayé la mise en examen de Sarkozy pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale », « recel de fonds publics Libyen » et « association des malfaiteurs ».
La barque Sarkozy est surchargée pour éviter de passer par la case prison.
La vigueur de sa défense qui à chaque fois pointe des « insuffisances du dossier » ne résistera pas à des « indices sérieux, graves et concordants » de culpabilité et l’intime conviction des juges.
Mais comment en est-il arrivé là !
A peine élu, Sarkozy profite de la rentrée judiciaire pour dire tout le mal qu’il pense des juges : « je n’ai pas envie d’avoir le même moule, les mêmes personnes, tout le monde qui se ressemble aligné comme des petits pois, la même couleur, même gabarit, même absence de saveur », déclarait le nouveau Président Sarkozy à l’endroit du corps judiciaire.
Dans sa réponse, le procureur général de la cour de cassation, Jean-Loius Nadal fustigea le double mépris pour la justice.
« Inspirer à l’opinion des sentiments bas en instillant de manière extravagant, la confusion entre la responsabilité du criminel et celle du juge dont on dénigre la décision, tout cela avilit l’institution et, en définitive, blesse la République ». La réponse était cinglante.
Cette atteinte à l’institution judiciaire et à ceux qui la servent est d’autant plus injuste qu’elle provient de celui qui constitutionnellement en est le garant.
Le syndicat des magistrats classé à gauche aura un panneau d’affichage intitulé : « le mur des cons » sur lequel étaient affichées des photographies de personnalités de droite signalées comme de « cons ».
Sarkozy, peu enclin à l’introspection et à la modestie, dans sa stratégie de défense, a opté pour attaquer frontalement les juges.
Il y a une grande différence entre se défendre et prendre de haut les magistrats, se montrer arrogant. Le drame ce qu’il s’enfonce encore plus. Etant entendu qu’avec ce comportement face au juge, Sarkozy a toutes chances de se voir infliger une peine plus lourde.
Il n’y a pas que les magistrats qui en voulaient à Sarkozy. Avec un discours clivant et parfois injurieux, il s’est mis du monde à dos et il le paye.
Alors qu’en France le discours présidentiel était plutôt consensuel, Sarkozy a prôné « la rupture » avec Chirac. Ce qui a choqué une bonne partie de la droite.
Cette course à la transgression, l’usage des formules à l’emporte-pièce, une provocation permanente font de lui un populiste.
Il a adopté un discours populiste avec « le karcher » dans les banlieues, son ministère de l’identité nationale, le discours controversé de Dakar qui a empoisonné sa diplomatie africaine.
Et tout cela exerce ainsi un effet repoussoir chez l’autre qu’il a choisi de choquer.
Sa réputation est atteinte et le poids de l’opprobre est très (trop) lourd. Il n’évitera pas la case prison.

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