Avant même la naissance de son fils, Munyembabazi avait pris la décision de nommer son garçon "Vladimir Poutine" et, s’il s’agissait d’une fille, de lui donner le prénom de Maria Zakharova, en référence à la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Lorsque son épouse, alors enceinte, s’est rendue au centre de santé pour accoucher, elle portait une note de son mari spécifiant ces prénoms.

Mais lors de l’enregistrement de la naissance, les agents de santé ont été déconcertés par le choix de "Vladimir Poutine" et ont suspendu l’enregistrement du nom. Munyembabazi, âgé de 36 ans, a expliqué qu’un agent de santé lui avait demandé : « Quel genre de nom est-ce ? » en ajoutant : « Poutine est un terroriste. » Munyembabazi a réagi avec indignation, affirmant que cela l’attristait profondément d’entendre ce genre de qualificatif attribué au nom de son fils.

Face à l’insistance de Munyembabazi, les agents de santé ont sollicité l’avis du directeur du centre de santé, puis des autorités du district. Devant leur hésitation, Munyembabazi a déclaré qu’il envisagerait de laisser son enfant au centre de santé jusqu’à ce que son nom soit accepté, affirmant qu’il avait le droit de nommer son enfant comme il l’entendait.

Munyembabazi a justifié son choix en expliquant qu’il appréciait Vladimir Poutine pour sa position face aux anciennes puissances coloniales et son engagement en faveur de l’Afrique. « Pourquoi peut-on appeler ses enfants Elizabeth ou Queen sans problème, alors que Vladimir Poutine pose problème ? » s’est-il interrogé.

Aujourd’hui, le petit Munyembabazi Vladimir Poutine, âgé d’un an et presque deux mois, est devenu bien connu dans la région. Ses parents racontent qu’il suscite souvent l’étonnement lorsqu’ils l’emmènent dans divers services, mais qu’il est toujours bien accueilli et rapidement pris en charge.

Munyembabazi Telesphore a également affirmé qu’un jour, il expliquerait à son fils qu’il porte ce nom en hommage à Vladimir Poutine, pour son courage et sa défense de la justice. Il espère que son fils adoptera ces valeurs et rejettera l’injustice, devenant ainsi un défenseur de la vérité.

L’histoire de Munyembabazi et du prénom unique de son fils a suscité de nombreuses réactions dans le district de Burera. Ce cas illustre l’influence de figures internationales sur les citoyens africains, qui, de plus en plus, remettent en question les normes imposées par les anciennes puissances coloniales.

Munyembabazi Telesphore, un résident du secteur de Kagogo dans le district de Burera, a fait le choix inhabituel de nommer son fils Vladimir Poutine.