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Un détenu accuse le président zambien de soutien aux FLN, un groupe terroriste rwandais

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 15 juillet 2020 à 11:14

De mémoire de Rwandais, on n’aura jamais pensé que la lointaine Zambie peut s’immiscer dans les affaires du Rwanda. Ce 13 juillet 2020, comparait devant le juge officiant à Nyanza dans le sud du pays, un détenu, le Major Sankara Callixte Nsabimana des FLN/Forces de Libération Nationale, un mouvement né dans la coalition du PDR/ Parti Démocratique rwanda-Ihumure d’un certain Paul Rusesabagina dont l’histoire inventée et récupérée à son compte a inspiré Hollywood dans la conception de son film sur le Génocide des Tutsi de 1994, Hotel Rwanda, et de RNC/Rwanda National Congress du Général dissident rwandais Kayumba Nyamwasa et de toute ribambelle de petites formations politico militaires y compris les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).

Ce FLN s’est tristement illustré dans les années 2017-18 dans l’attaque et tueries de civils, pillages et incendie de véhicules de Nyabimata et ses environs en districts Nyaruguru et Nyamagabe de la Province du Sud frontalière avec le Burundi. Ledit Major capturé puis extradé vers la justice rwandaise depuis les Iles Comores en était le porte parole.

Quelle surprise de l’entendre faisant des déclarations assourdissantes devant le juge ce lundi 13 juillet 2020 !
« Nous étions sous la direction de Paul Rusesabagina. Celui-ci a eu un grand soutien du Président zambien Edouard Lungu. Ce dernier comptait financer l’effort de guerre du FLN pour prendre le pouvoir au Rwanda. Il lui a offert une enveloppe de 150.000 dollars américains, lui promettant de lui verser en tout un million de dollars. Malheureusement le second versement n’a pas eu lieu. M. Lungu a dit à M. Rusesabagina que la situation n’était pas appropriée pour le faire car le Président du Rwanda venait d’être investi Président en exercice de l’Union Africaine », a dit au juge, Sankara qui dans un premier temps avait éprouvé une gêne pour prononcer le nom de ce fameux ‘bienfaiteur’.

Les déclarations de cet officier du FLN sont-elles sérieuses et véridiques ?

La présidence zambienne a aussitôt opposé un démenti officiel. Elle n’a pas à apporter à l’opinion publique des preuves de ce qu’elle dément. Tout se fait diplomatiquement. Mais d’aucuns se demandent pourquoi ce reclus de justice dénonce le Président Lungu qui, à priori n’a rien à voir avec la geste rwandaise, et non l’Ugandais Museveni ou le Burundais, Feu Nkurunziza.

Et si certains marchands d’armes et autres lobbies, caucus américains ou sud africains étaient intéressés par cette affaire par le truchement de Lungu qui, d’après ce major Sankara, est pris pour le père spirituel de Rusesabagina ?
L’on sait qu’à un certain moment, en 2014, les relations diplomatiques rwando-sud africaines ont pris un froid au point que l’Afrique du Sud et le Rwanda ont mutuellement déclaré persona non grata quelques-uns de leurs diplomates pour de supposés crimes allégués au Rwanda. Celui-ci était soupçonné d’avoir commandité une attaque contre le général dissident Kayumba Nyamwasa qui s’était réfugié dans ce pays.

La Voix de l’Amérique qui rapporte le déroulement de la séance de procès du Major Nsabimana Callixte alias Sankara fait allusion au fait que la Zambie héberge beaucoup de réfugiés rwandais bien assis economiquement qui font beaucoup de contributions financières aux activités terroristes de Paul Rusesabagina.
Dans son communiqué en réaction des propos de ce reclus de justice, la Présidence zambienne dit réfuter ces accusations (du Maj. Sankara). "Elles sont fausses et non fondées sur toute la ligne », lit-on dans le communique.

« Le Rwanda et la Zambie cultivent de bonnes relations bilatérales basées sur des valeurs et des principes universels. Les relations entre les deux pays sont attestées par les visites d’Etat des deux présidents, Lungu à Kigali en 2018 et Kagame à Lusaka en 2017 », continue le communiqué qui, en quelque sorte, sans s’en rendre compte, attire l’attention de l’opinion publique sur les accusations énoncées par le reclus de justice.

En 2017, le Président Kagame avait effectué une visite d’Etat en Zambie où ont été signés des accords de commerce aérien, des accords militaires, de sécurité et d’ echange de criminels.
On sent que ce déplacement du Chef de l’Etat rwandais en Zambie avait un agenda chargé, qu’il était essentiellement sécuritairement motivé et qu’il doit avoir eu un impact positif sur la sécurité du Rwanda. Il faut dire qu’une telle geste diplomatique doit rester secrète sauf quand il y a des imprévus qui font que cela fuite dans la presse comme Callixte vient de le faire.

La séance de ce lundi 13 juillet 20 de Nsabimana Callixte alias Maj. Sankara contre l’Etat rwandais aura montré que ce dernier a décidé de coopérer entièrement avec la justice rwandaise. Par conséquent il espère certainement bénéficier de circonstances atténuantes pour de lourds crimes qu’il reconnaît avoir commis.


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