
Jeudi, la Cour suprême a requalifié les faits reprochés à Oscar Pistorius en "homicide volontaire", invalidant le jugement de première instance de la juge Thokozile Masipa. Celle qui avait condamné, à la surprise générale, le "Blade Runner" sud-africain pour homicide "involontaire" sur sa petite amie Reeva Steenkamp,en décembre 2014, est maintenant la cible de toutes les critiques.
« Une erreur fondamentale d’interprétation »
Le verdict rendu jeudi 3 décembre stipule qu’il y a eu « une erreur fondamentale d’interprétation » dans le jugement de première instance de la juge Thokozile Masipa, et que « sur cette base, Oscar Pistorius n’aurait pas dû être condamné pour homicide involontaire mais pour meurtre ». La Cour Suprême a cependant tenu à préciser dans un dernier mot que ce verdict « ne doit pas être compris comme une mise en cause des compétences de la juge Masipa. »
C’est pourtant comme cela que beaucoup l’ont compris. Et il n’en fallait pas plus pour déchaîner l’opinion publique sud-africaine qui se passionne depuis des mois pour cette affaire à rebondissements multiples, le premier procès a avoir été retransmis en direct sur les écrans de télévisions du pays. Alors que la chaîne locale News24 se demande si « le verdict de l’affaire Pistorius a des conséquences négatives sur l’image de la justice sud-africaine », de très nombreux Sud-Africains ont réagit via internet.
Selon l’agence de statistiques sur les médias ROI Africa, le hashtag #OscarPistorius était présent dans 89% des échanges sur les réseaux sociaux sud-africains jeudi 3 décembre.
La juge Thokozile Masipa est en première ligne. Incompréhension, demandes d’enquête interne sur la manière dont elle a conduit le procès, accusations d’incompétence… Certains internautes ne mâchent pas leur mots.
Une opportunité éducative, selon le ministre de la Justice
Face à l’ampleur de la polémique, le ministre sud-africain de la Justice, Michael Masutha, a réagi sur News24 : « La juge Thokozile Masipa ne devrait pas être conduite à l’échafaud parce qu’elle a fait une erreur dans le procès Pistorius », a-t-il déclaré.
Au contraire, l’affaire a selon lui « montré au monde que le système judiciaire sud-africain est « crédible et efficace ». Surtout, ce procès aurait été une occasion pour tous les Sud-Africains de mieux connaître la justice de leur pays : « Soudain, tout le monde est devenu expert, et on en parle à tous les comptoirs ». Le procès a en effet questionné et mis en lumière différents principes du droit sud-africain comme celui de « dolus eventualis » (la conscience de la conséquence de son action) ou l’importance de la marge d’interprétation laissée aux juges.
avec Jeune Afrique
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