Afrique du Sud : 5 000 manifestants à Durban contre la xénophobie

Redigé par Jeuneafrique
Le 17 avril 2015 à 01:25

En Afrique du Sud, des milliers de personnes ont manifesté, ce jeudi 16 avril, contre la xénophobie, à Durban. Depuis une quinzaine de jours, l’Afrique du Sud est confrontée à une série de violences xénophobes, notamment dans cette ville. Les immigrés sont accusés de la montée du chômage et de la hausse de la criminalité. Au moins six personnes ont été tuées. Le président sud-africain, Jacob Zuma, appelle au calme et à la fin des attaques xénophobes.
Dans le cortège, parti à la mi-journée de l’Hôtel de (...)

En Afrique du Sud, des milliers de personnes ont manifesté, ce jeudi 16 avril, contre la xénophobie, à Durban. Depuis une quinzaine de jours, l’Afrique du Sud est confrontée à une série de violences xénophobes, notamment dans cette ville. Les immigrés sont accusés de la montée du chômage et de la hausse de la criminalité. Au moins six personnes ont été tuées. Le président sud-africain, Jacob Zuma, appelle au calme et à la fin des attaques xénophobes.

Dans le cortège, parti à la mi-journée de l’Hôtel de ville, de 4 à 5000 personnes, de nombreux jeunes, des membres de l’ANC le parti au pouvoir et des Sud-Africains inquiets des débordements de ces dernières semaines. Il y a également des Blancs et des Indiens. « Après tout ce qu’a vécu le pays, en arriver là, c’est vraiment dommage, j’ai honte », s’indignait Lyse, une femme blanche d’environ 50 ans.

« Je comprends la frustration des gens dans les townships et la jalousie envers les commerçants étrangers mais la violence n’est pas une solution. Nelson Mandela se retournerait dans sa tombe s’il nous voyait », disait à RFI une autre jeune femme d’environ 30 ans. Pour tous, il s’agit de rejeter ces attaques dont font l’objet les étrangers de Durban depuis près de trois semaines.

Dans la foule, le père joe Libermann s’inquiète aussi de cette monté de xénophobie notamment chez les jeunes. « Je vois tout les jours la frustration énorme de la population, notamment des jeunes au chômage, qui perdent leurs illusions et qui du coup sont ouvert a des idées radicales. Et si quelqu’un avec des idées populistes arrive en disant les étrangers sont le problème, ça devient facile de les utiliser comme bouc émissaire. »

En revanche, pas ou peu d’étrangers dans la foule. Les différentes communautés n’avaient pas appelé à venir manifesté par crainte de débordement, par désillusion aussi. En 2009, une vague de violence avait fait plus de 60 morts dans le pays et il n’y a pas encore eu de condamnation. D’autres dénoncent la récupération politique de cette manifestation organisée par le parti au pouvoir mais selon un leader de la communauté éthiopienne, les étrangers craignaient possibles débordements. De fait, la marche pour la paix a été émaillée par des tirs de gaz lacrymogène, une cinquantaine de contre-manifestants ayant tenté de perturber la manifestation.

Rappelons que les violences xénophobes de ces derniers jours ont fait au moins six morts.


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