Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien président Juvénal Habyarimana et soupçonnée d’être impliquée dans le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, a réclamé mardi 6 septembre devant le tribunal administratif de Versailles (France) que lui soit accordé le titre de séjour qui lui a été refusé par la préfecture de l’Essonne.
Le refus de séjour a été notifié le 4 mai par la préfecture de l’Essonne et le ministère français de l’intérieur après un avis défavorable émis par la commission du titre de séjour.
Cette commission avait notamment invoqué la notion de menace d’ordre public que constituerait Agathe Habyarimana, d’autant plus qu’elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis en octobre 2009 par les autorités rwandaises pour génocide et crimes contre l’humanité.
L’avocat de Mme Agathe Habyarimana, Me Philippe Meilhac, a indiqué que sa cliente est victime d’un enjeu diplomatique, car il pense que le Rwanda se dissimulerait derrière la décision préfectorale de rejet de sa demande du titre de séjour.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit rendre sa décision sur ce point le 28 septembre, date à laquelle le jugement sur la demande de son extradition au Rwanda sera prononcé.
« Fortement présumée d’avoir participé au génocide »
Devant le tribunal administratif de Versailles, le rapporteur public est allé dans le sens de la préfecture de l’Essonne, jugeant cependant ses motivations « un peu lapidaires ». Selon la magistrate, Agathe Habyarimana est « fortement présumée d’avoir participé au génocide » et il « semble justifié » d’affirmer « que régulariser une telle personne soit un trouble à l’ordre public ». Le tribunal versaillais rendra sa décision finale dans une quinzaine de jours.
Agathe Habyarimana, 69 ans, est souvent présentée comme l’une des têtes fondatrice de l’« akazu » le premier cercle du pouvoir de l’époque qui a planifié et mis en œuvre le génocide perpétré contre les Tutsi, déclenché par l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion transportant son époux. Environ un million de personnes ont été tuées au cours de ce génocide des Tutsi.
Outre le mandat d’arrêt rwandais, Agathe Habyarimana fait l’objet depuis 2008 d’une enquête à Paris pour « complicité de génocide », à la suite d’une plainte d’une association française, plainte déposée par le collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Depuis lors, Mme Agathe Habyarimana est placée sous contrôle judiciaire. Son statut actuel fait d’elle le sans-papiers le plus célèbre en France.
Photo : Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président Juvénal Habyarimana
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