Agnès Uwimana Nkusi d’Umurabyo libérée veut poursuivre sa carrière

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 19 juin 2014 à 01:36

La jeune femme Agnès Uwimana est directrice de publication du journal rwandais Umurabyo. Elle et sa sécrétaire de rédaction avaient été traînées en justice pour crime de diffamation et atteinte à la sûreté de l’État, d’incitation à la désobéissance civile, divisionnisme et négation du génocide des Tutsi. La journaliste rwandaise Agnes Uwimana Nkusi (à droite), le 30 janvier 2012 à Kigali. © AFP
L’AFP rapporte que libérée mercredi après quatre ans d’emprisonnement , la journaliste rwandaise Agnès Uwimana (...)

La jeune femme Agnès Uwimana est directrice de publication du journal rwandais Umurabyo. Elle et sa sécrétaire de rédaction avaient été traînées en justice pour crime de diffamation et atteinte à la sûreté de l’État, d’incitation à la désobéissance civile, divisionnisme et négation du génocide des Tutsi.

La journaliste rwandaise Agnes Uwimana Nkusi (à droite), le 30 janvier 2012 à Kigali. © AFP

L’AFP rapporte que libérée mercredi après quatre ans d’emprisonnement , la journaliste rwandaise Agnès Uwimana Nkusi a annoncé qu’elle comptait poursuivre sa carrière.

"Je suis très heureuse de sortir de prison et je vais poursuivre ma carrière", a-t-elle dit aux journalistes à sa sortie de la prison centrale de Kigali. "Je n’ai pas peur et pas de regrets, je suis décidée à faire mon travail jusqu’à ma mort", a-t-elle affirmé, assurant qu’elle continuerait à écrire des articles critiques sur le gouvernement.

Critiques, pour sûr. Et c’est cela le travail d’un journaliste. Mais la femme s’est gardée de dire qu’elle répétera les mêmes erreurs de déontologie et d’éthique journalistiques.

Du côté de RSF (Reporters sans frontières) la libération de la journaliste a été bien accueillie. L’Association de protection et défense des droits des journalistes dans le monde a salué son engagement sans faille en faveur de la liberté de l’information.

"Nous sommes heureux de savoir Agnès en liberté, a déclaré Virginie Dangles, une responsable de l’organisation de défense de la presse. Toutefois nous souhaitons rappeler que sa détention, aussi injuste qu’arbitraire, n’aurait jamais dû avoir lieu", rapporte AFP qui cite Dangles.

Ironie du sort, cette association de droit français semble trouver que l’emprisonnement de ces deux journalistes a été injuste. Pour dire qu’elle ne reconnaît pas la justesse de la peine encourue par les deux journalistes.

"Dans tout le travail de protection des journalistes que cette organisation a fait, elle a toujours ignoré le fait que certains journalistes peuvent commettre des délits d’opinion qui peuvent avoir un dangereux impact négatif sur la société où opèrent ces journalistes. Que voulez-vous ? La dame journaliste a compris l’étendue du délit d’opinion qu’elle a commis. Elle est décidée à poursuivre sa carrière ? Pourquoi l’arrêterait-elle ? L’important c’est que le jugement rendu et la peine servie lui auront servi d’échelle de sagesse.

"Quant à RSF qui existe depuis 1985, une organisation qui n’a pas levé son petit doigt pendant que l’incendiaire Kangura publiait les 10 commandements des Bahutu, appelant carrément à la vindicte populaire contre les Batutsi du Rwanda en 1992-3, RSF qui n’a pas ramené à la raison la catastrophique Radio des Mille Collines (RTLM) aux temps forts du génocide, comment voulez-vous qu’elle comprenne que les deux jeunes femmes journalistes aient commis un quelconque délit de presse ? Comment peut elle comprendre qu’elles peuvent écoper d’une sanction pénale ? Non, cette organisation est déphasée. Elle n’a cure des réalités des sociétés africaines. Tout ce qu’elle fait, ce n’est qu’appliquer aveuglement les standards occidentaux en matière de liberté de presse à l’Afrique et au Tiers Monde. Le reste, que cette presse soit incendiaire ou pas, cela ne le concerne pas. Voilà un anti modèle pour la marche de la démocratie en Afrique", a déclaré sous couvert d’anonymat à IGIHE un juriste local expert en droit et libertés des professionnels des médias.

Agnès Uwimana, la jeune femme journaliste a été entendue hier le 18 juin 2014 au micro de la BBC Gahuzamiryango réitérant sa détermination de poursuivre son métier de journaliste. Mais, elle est consciente de ses faiblesses.

"Je continuerai ma carrière de journaliste. Cependant, je vais devoir aller aux cours de journalisme tout en continuant à publier ma revue", a-t-elle confié au journaliste de la BBC montrant qu’elle veut affiner sa plume tout en étant de plus en plus déontologique et ethiqué.


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