La liberté de la presse est à l’honneur aujourd’hui, vendredi 3 mai, notamment là où la sécurité des journalistes se pose avec acuité. Rien que pour l’année écoulée, au moins 120 journalistes ont été tués sur plus de 600 morts enregistrés dans la dernière décennie et de centaines d’autres emprisonnés. L’impunité autour de ces nombreuses agressions, attaques mortelles et menaces de tous ordres contre les professionnels des médias inquiètent le système des Nations Unies.
« Plus de 600 journalistes ont été tués au cours des dix dernières années et, parmi eux, beaucoup n’exerçaient pas dans des zones de conflit. Il persiste un climat d’impunité – neuf assassinats de journalistes sur dix restent impunis ». C’est le lourd tribut que les professionnels des médias ont payé au cours de la décennie écoulée. La révélation est de Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU et Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO.
Dans un message commun rendu public à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée ce vendredi 3 mai, Ban Ki-Moon et Irina Bokova déplorent également le fait que « les professionnels des médias sont aussi trop nombreux à être victimes d’intimidations, de menaces et de violences. Trop nombreux à être soumis à la détention arbitraire et à la torture, souvent sans recours légal ».
Pis, relève Ban Ki-Moon, parmi ces (plus de) 600 journalistes victimes en dix ans, au moins 120 ont été tués au cours de l’année écoulée. Des centaines d’autres ont été emprisonnés. A l’en croire, non seulement les dangers ne sont pas seulement physiques, mais, prises dans leur ensemble, toutes ces tragédies individuelles constituent une attaque contre le droit de savoir la vérité.
L’édition de 2013 marquant le vingtième anniversaire de cette Journée institué en 1993 « est pour nous une occasion de réaffirmer notre engagement dans une période difficile. Chaque jour, la liberté d’expression fait face à de nouvelles menaces. Parce qu’ils contribuent à garantir la transparence et la responsabilité dans les affaires publiques, les journalistes sont souvent la cible de violences », regrettent les signataires du document.
C’est pourquoi, le thème de cette année, « Parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias » a pour ambition de susciter une action internationale en vue de protéger la sécurité de chaque journaliste, dans chaque pays, et de briser le cercle vicieux de l’impunité. Ces objectifs sous-tendent le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, souligne le texte.
Pour cela, précise la source, l’action engagée doit concerner les médias traditionnels autant que le monde numérique, où l’information est de plus en plus produite et consommée. Les blogueurs, les reporters citoyens et les producteurs de médias sociaux ainsi que leurs sources voient leur sécurité chaque jour plus menacée. Outre les agressions physiques, ils sont la cible de violences psychologiques et émotionnelles qui prennent la forme de cyberattaques, d’atteintes à la protection des données, d’intimidations, d’une surveillance injustifiée et de violations de la vie privée, ont-ils dénoncé.
Et de condamner le fait que ces agressions non seulement entravent le droit à la liberté d’expression et menacent la sécurité des journalistes en ligne et celle de leurs sources, mais elles nuisent à la possibilité pour tous de profiter d’un Internet libre et ouvert. En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous appelons les gouvernements, les sociétés et les individus à tout mettre en œuvre pour protéger la sécurité de l’ensemble des journalistes, en ligne et hors ligne. Chacun de nous a une voix à faire entendre. Nous devrions tous pouvoir parler librement et en toute sécurité.
La liberté d’expression, inscrite dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est essentielle à l’autonomisation des individus et à l’édification de sociétés libres et démocratiques. Droit fondamental elle-même, la liberté d’expression crée également les conditions nécessaires à la protection et la promotion de tous les autres droits de la personne humaine. Mais son exercice ne va pas de soi ; il requiert un environnement sûr, propice au dialogue, dans lequel chacun peut s’exprimer librement et ouvertement, sans crainte de représailles.
Ibrahima DIALLO
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