Le doute persiste sur l’usage d’armes chimiques durant le conflit syrien. Damas se dit prêt à accueillir immédiatement la commission de l’ONU chargée d’enquêter sur la question, a affirmé le vice-ministre des affaires étrangères syrien, dans un entretien à l’AFP, jeudi 9 mai.

"Nous étions prêts, et nous sommes toujours prêts maintenant, à cette minute, à accueillir la délégation telle qu’elle a été établie par [le secrétaire général de l’ONU] Ban Ki-moon pour enquêter sur ce qui s’est passé à Khan al-Assal", a assuré Fayçal Moqdad.
Mandatée à la fin de mars par le secrétaire général de l’ONU pour faire la lumière sur un usage éventuel d’armes chimiques en Syrie, la commission se serait vu refuser en avril l’accès au pays par le gouvernement, selon les Nations unies.
"Les rumeurs selon lesquelles la Syrie a empêché la mission de venir sont absolument incorrectes, folles et inacceptables. C’est un grand mensonge", a ajouté M. Moqdad.
Réplique "immédiate" en cas d’attaque d’Israël
En cas de nouveaux raids d’Israël, pas question de rester sans réagir, affirme Damas. La Syrie répliquera "immédiatement" à toute nouvelle attaque de l’Etat hébreu contre son territoire, a déclaré Fayçal Moqdad.
Nos représailles contre Israël seront dures et douloureuses. Israël doit le savoir (...). En aucun cas la Syrie ne permettra que cela se reproduise", a affirmé ce haut responsable à la suite des raids menés vendredi et dimanche par l’aviation israélienne dans les environs de Damas.
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Selon des responsables israéliens, les attaques, condamnées par la Ligue arabe mais pas par l’ONU, visaient des armes iraniennes destinées au Hezbollah. Un "mensonge" selon M. Moqdad. "Il n’y pas d’Iran et de Hezbollah" en Syrie, a-t-il dit. "Il n’y pas de voitures qui transféraient des armes" vers le Hezbollah au Liban, a-t-il ajouté.
Hassan Nasrallah affirme pourtant, jeudi, que la Syrie va fournir de "nouveaux types d’armes" au mouvement. Dans une allocution télévisée, le leader du Hezbollah déclare par ailleurs qu’il soutiendra toute tentative de la Syrie pour reconquérir le plateau du Golan, pris par l’armée israélienne au cours de la guerre des Six-Jours, en 1967.
Les Etats-Unis s’inquiètent de la vente de missiles russes à la Syrie
Israël est-il de plus en plus menacé par Damas ? Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en visite à Rome, a expliqué que le transfert de système de missiles sol-air de la Russie à la Syrie serait un facteur "déstabilisant" pour la sécurité de l’Etat hébreu.
Le chef de la diplomatie américaine réagisait à un article du Wall Street Journal, selon lequel Moscou se prépare à vendre de telles armes au président Bachar Al-Assad. Pour le moment, la Russie, l’un des derniers alliés du régime syrien, n’a pas fait de commentaire, mais des officiels israéliens réclament l’annulation de la vente.
Selon le quotidien américain, le contrat remonte à 2010, et la Syrie a payé à la Russie 900 millions de dollars pour quatre batteries de missiles S-300, comprenant six rampes de lancement et cent quarante-quatre missiles d’une portée de deux cents kilomètres. Leur livraison rendrait plus compliquée l’option d’une intervention internationale en Syrie.
L’entente Russie–Etats-Unis saluée par Damas
Russie et Etats-Unis s’étaient pourtant entendus en début de semaine sur le dossier syrien, un accord que Damas a accueilli positivement jeudi. "Le ministère des affaires étrangères salue le rapprochement américano-russe et est persuadé de la constance de la position russe fondée sur la charte de l’ONU et les règles de la loi internationale", selon la télévision syrienne.
Moscou et Washington souhaitent organiser d’ici à la fin de mai une conférence internationale sur la Syrie, sur la base de l’acccord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances, qui ne se prononce pas le sort de Bachar Al-Assad.
La question du futur du président syrien est pourtant au cœur des revendications des rebelles, qui ont déjà mis en péril l’accord russo-américain. L’opposition a répété mercredi qu’un départ de l’actuel président, Bachar Al-Assad, était pour elle un préalable à toute discussion.
En s’abstenant de trancher sur l’avenir de Bachar Al-Assad, John Kerry a cédé du terrain à Moscou, allié traditionnel de Damas. Un recul notable par rapport aux précédentes déclarations des Etats-Unis, qui demandaient dès août 2011, la démission immédiate de Bachar Al-Assad. John Kerry a finalement fait un pas en arrière jeudi, en estimant que M. Assad ne pourrait pas faire partie d’un gouvernement de transition.
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