Assassinat de 2 conseillers techniques militaires et d’une femme français en Avril 1994, le poids des morts

Redigé par Par Sylvain Bourmeau de France Culture
Le 10 janvier 2013 à 05:38

Réagissant à l’article de Maria Malagardis, Sylvain Bourmeau producteur de l’Emission La Suite dans les Idées sur France Culture s’interroge également de façon profonde sur les dessous autour de l’explosion criminelle du Falcon 50 présidentiel qui a emporté deux présidents rwandais et burundais de l’époque, le Général Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira et leurs délégations y compris l’équipage de l’avion. Malagardis exploite les développements de l’enquête du juge anti terroriste français Trévidic qui (...)

Réagissant à l’article de Maria Malagardis, Sylvain Bourmeau producteur de l’Emission La Suite dans les Idées sur France Culture s’interroge également de façon profonde sur les dessous autour de l’explosion criminelle du Falcon 50 présidentiel qui a emporté deux présidents rwandais et burundais de l’époque, le Général Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira et leurs délégations y compris l’équipage de l’avion. Malagardis exploite les développements de l’enquête du juge anti terroriste français Trévidic qui découvre des circonstances bizarres entourant l’assassinat de deux conseillers techniques français et celui de la femme de l’un d’eux ; Alain Didot, gendarme, sa femme Gilda, et René Maier.

Commentaire introductif d’IGIHE

Que peuvent bien peser trois morts de plus au regard des 800 000 victimes du dernier génocide du XXe siècle ?

Pour les proches de ces trois Français assassinés à Kigali en avril 1994, quelques jours après l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana - deux gendarmes et la femme de l’un d’eux -, la question ne se pose évidemment pas de cette sinistre manière.

Du point de vue de la vérité historique, il y a également fort à parier que ces trois morts, de nationalité française, occupent une place très singulière. Et que, près de vingt ans plus tard, ils pointent le doigt, de façon inédite, vers notre capitale.

C’est en tout cas ce que semble penser le juge Marc Trévidic, qui a su relancer une véritable enquête, et auquel un médecin militaire a confié que son identité avait été usurpée sur le certificat de décès d’au moins une des trois victimes.

Ce faux grossier et la pression des autorités françaises sur des familles sommées à l’époque de renoncer à toute demande d’explication oblige désormais à s’interroger autrement sur les motifs et les circonstances de ces assassinats.

Ces deux gendarmes, chargés des transmissions radio entre l’ambassade de France et l’armée rwandaise, ont-ils écouté des conversations qu’ils n’auraient jamais dû entendre et qui concernaient l’attentat déclencheur du génocide ?

Après tant d’années perdues par le juge Bruguière, la justice est peut-être enfin en mesure de répondre un jour prochain à ces questions.

Et, du même coup, de préciser l’implication et donc la responsabilité de notre pays dans la tragédie rwandaise.


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