Les deux juges d’instruction français Marc Trevidic et Nathalie Poux ont établi que le missile ayant détruit le Falcon 87 du général-major Juvénal Habyarimana venait bien de la colline tenue par la garde présidentielle et non le FPR comme « faussement » avancé par le juge français Brugyère en 98
C’est la fête à Kigali. Effervescence et délire dans le microcosme des officiels du FPR. Leur chef, Paul Kagame vient de triompher dans l’affaire de l’assassinat le 6 avril 94 du général-major Juvénal Habyarimana, Président de la République rwandaise et Président-Fondateur du MNRD, l’ancien Parti-Etat, acte qui a déclenché le génocide de près d’un million de Tutsi et Hutu modérés.
Ce sont les conclusions de deux juges d’instruction français Marc Trevidic et Nathalie Poux, enquêtant sur l’affaire et rendus publics hier qui innocentent totalement Paul Kagame, le maître de Kigali prenant à contrepied un autre rapport d’un autre juge d’instruction français qui, lui, avait formellement établi après investigations en 1998 que le missile ayant tué Habyarimana était parti de la colline occupée par le FPR de Paul Kagame accusant expressément ce dernier d’avoir planifié l’opération.
Pourtant, Trevidic et Poux, après des expertises en balistique menées par des spécialistes internationaux en la matière, il est établi de manière inattaquable que le missile ayant abattu le Falcon 87 de Juvénal Habyarimana avec à son bord son collègue du Burundi, Ntaryamira, venait bien de la colline de Kanombe près de l’aéroport, une forteresse imprenable de la garde presidentielle ou étaient basés ses 8.000 commandos de choc très bien formés par les instructeurs français, surentraînés, hyper- équipés, prêts à mourir pour Juvénal Habyarimana.
LA GARDE SPECIALE CONTROLAIT LA COLLINE DE KANOMBE
Ces hommes de la garde spéciale, tous sans exception des soldats Hutu de l’ethnie d’Habyarimana, contrôlaient Kanombe au pifomètre, sur le moindre centimètre. Personne, même pas un Ranger américain ne pouvait se risquer à s’y infiltrer sauf cas de suicide. C’est de là qu’est parti le missile mortel, provenant d’un lot livré par la France à l’armée rwandaise sous Habyarimana.
Le missile n’est donc pas parti d’une autre colline, celle de Murara tenue elle par les hommes du FPR de Paul Kagame et qui n’avait pas de vision sur la trajectoire du Falco 87, l’aéronef présidentiel. Ces conclusions battent en brèche la thèse du juge Brugyere qui n’a aucun fondement sur le plan scientifique, en rapport avec la trajectoire du missile qui ne pouvait venir de la colline du FPR.
Elles renvoient également aux études les accusations plusieurs fois répétées par le colonel Karageya, ancien chef de la Sécurité militaire du Rwanda avant son assassinat qui soutient que le missile était bien parti de la colline occupée par leur propre FPR et non Kanombe, fief de la garde présidentielle. Le général Faustin Kayumba Nyamwassa, ancien commandant en chef de l’armée rwandais et coreligionnaire de Karageya réfugié en Afrique continue à affirmer haut et fort, comme Karageya que le tir est bel et bien parti de la colline du FPR.
Pourtant, il n’a apporté la moindre preuve sur ces accusations à l’instruction menée en France sur ces faits. D’autres personnes parlent d’un commando du FPR infiltré dans le périmètre de Kanombe, la garde présidentielle d’où il aurait frappé. Mince.
Dans ce cas, qu’en est-il alors du missile venant bel et bien du stock de la garde présidentielle, donc de l’armée rwandaise et non du FPR ? En tout cas, le rapport Trevidic est sans appel. Il pointe bien le camp des extrémistes hutu de Juvénal Habyarimana d’avoir abattu l’avion. Mais, il ne cite aucun nom. Ce qui veut dire que l’affaire n’est pas du tout close.
Car il faut bien identifier ceux qui, dans le camp d’Habyarimana, ont planifié son assassinat. Là, c’est une autre paire des manches. Cependant les choses ne se passent pas de la même manière dans le camp de Paul Kagame poursuivi pour la destruction de l’avion d’Habyarimana. Plusieurs mandats d’arrêt avaient été émis contre des proches de Paul Kagame par le juge Brugyere pour les mêmes faits en 98, des poursuites enclenchées.
Ce n’est qu’en 2007 que Trevidic a levé ces mandats d’arrêts. Aujourd’hui, à la lumière des conclusions de Trevidic et Nathalie Poux, le Procureur du Parquet de Paris qui a lancé ces poursuites contre les membres du pré carré de Kagame a 3 mois pour prononcer se réquisitoires. Nul doute qu’il prononcera un non-lieu, c’est-à-dire que les faits pour lesquels ces personnes là sont poursuivies ne sont pas établies comme indiqué dans le rapport de ces magistrats instructeurs.
DEUXIEME EPISODE DE L’AFFAIRE
Si par contre, il fait un renvoi, c’est-dire il fixe l’affaire devant la Cour, celle-ci aboutirait à un acquittement pur et simple de ces membres du FPR et prononcer leur renvoi aux fins des poursuites. Commence alors le deuxième épisode de l’affaire Habyarimana, un dossier à rebondissements.
Qui a tué Juvénal Habyarimana ? C’est un secret de polichinelle, de lourds soupçons pèsent sur la première ceinture de sa garde rapprochée politique. Ses cousins et autres proches, sa belle famille et même son épouse Agathe Habyarimana sont pointés du doigt. Tous des extrémistes qui ne voulaient rien entendre d’un quelconque partage du pouvoir avec les Tutsi du FPR comme il venait d’en prendre l’engagement à Arusha par la signature de l’Accord de paix.
A ce sujet, Honoré Ngbanda ko-Atumba, ancien conseiller spécial du Maréchal Mobutu dans son ouvrage " Ainsi sonne le glas " donnent la lumière lorsqu’il rappelle un entretien entre Mobutu et Habyarimana à Gbadolite sur l’impasse dans la siganture de l’Accord de paix. Etait présent, le chef de la garde présidentielle d’Habyarimana, son propre cousin, c’est-à-dire son frère au sens africain.
Lorsque Mobutu veut savoir les raisons de ce blocage pour la signature de l’Accord de partage de pouvoir avec le FPR, Habyarimana répond : "Maréchal, si je signe cet Accord, le premier à me tirer dessus sera mon frère qui est ici devant moi ". Le 6 avril 94, son Falcon 87 est abattu à l’approche de l’aéroport de Kigali, dans le périmètre de sa garde présidentielle, avec un missile provenant de sa propre armée. S’en suit le génocide de près du million de tutsi et Hutu modérés par les mêmes extrémistes de son clan enragés après sa mort tragique. C’est alors que commence la déstabilisation de l’Est de la RDC…
Écrit par Kandolo M.
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