Emmanuel Altit, un avocat français qui avait demandé à représenter les intérêts de Kabuga et sa famille dans une procédure spéciale et sans précédent devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a retiré sa requête.
Richissime homme d’affaires, Kabuga qui mènerait l’essentiel de ses affaires au Kenya, est accusé d’être le principal argentier du génocide des Tutsis de 1994, qui a fait un million de morts. Il lui est reproché d’avoir acheté des machettes utilisées pour tuer les Tutsi.
Craignant l’érosion des preuves à charge, 17 ans après les faits, le TPIR recueille depuis lundi les témoignages contre l’accusé, en vue d’un futur procès si l’homme est arrêté un jour.
Me Altit, bien connu dans les prétoires du TPIR, avait adressé un courrier électronique au juge chargé de conduire ces « dépositions spéciales », en demandant à être formellement autorisé à représenter les intérêts de Kabuga et sa famille durant cette procédure.
Ceci alors que l’administration du tribunal avait désigné, pour la procedure, l’avocat tanzanien Bahame Nyanduga.
Pris de cours, le juge Vagn Joensen avait demandé au procureur, à Nyanduga, au greffe et à Altit de lui soumettre, par écrit, leurs avis et considérations sur les prétentions de la famille de Kabuga à être représentée lors de ces dépositions spéciales.
Mais le 17 mai, alors qu’il n’avait pas déposé le mémoire demandé, l’avocat français a annoncé, par la voie d’un nouveau message électronique, qu’il se retirait de l’affaire, selon une décision du juge Joensen. Ce qui a mis fin au débat.
Selon une autre décision du juge Joensen, le procureur devrait d’abord faire défiler une douzaine de témoins détenus au Rwanda.
On n’en sait pas plus car la procédure se déroulera entièrement à huis clos, conformément au règlement de procédure et de preuve du tribunal.
Selon certains observateurs, ces auditions pourraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année.
Des procédures similaires s’ouvriront dans les prochaines semaines pour l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana qui se serait réfugié en République démocratique du Congo (RDC) et l’ancien commandant de la Garde présidentielle, le major Protais Mpiranya qui bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
Dans les dossiers de ces deux derniers fugitifs, la date du recueil des témoignages n’a pas encore été fixée.
De l’avis du procureur Hassan Bubacar Jallow, les trois hommes sont les plus importants des 10 inculpés encore en cavale et il importe d’éviter l’effritement des preuves de leur présumée responsabilité.
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