Un questionnaire soumis aux salariés refait son apparition.
« Qu’est-ce que le socialisme du XXIe siècle ? », ou encore « Citez les cinq grands axes du Programme de la patrie 2014-2019. » Petits exemples de la cinquantaine de questions de « culture générale » posées aux prétendants à un poste dans l’entreprise de téléphonie publique Cantv au Venezuela.

Le président vénézuelien Nicolas Maduro, une photo d’Hugo Chavez à la main. (Photo Ueslei Marcelino. Reuters)
D’après Igor Lira, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la téléphonie (Fetratel), il s’agit d’un test à fort contenu idéologique : « Il n’y a aucune question qui aborde l’histoire du Venezuela et des institutions publiques avant l’arrivée au pouvoir, en 1999, de Chávez », militaire, putschiste, puis charismatique président de 1999 à sa mort, en mars 2013.
Le syndicaliste assure que le test est destiné à discriminer politiquement les employés : « Le mérite, les années d’expérience, cela ne compte pas si vous répondez mal à une question. A propos du coup d’Etat raté par Chávez en 1992, il faut par exemple parler de "rébellion civico-militaire", sinon, vous risquez votre promotion. »
Ingénieur à Cantv, José Miguel vient d’être muté dans la capitale : « Je n’ai pas été choqué par le questionnaire dans son ensemble, parce qu’il me paraît normal de connaître les institutions de son pays. Mais j’ai préféré ne pas répondre aux questions gênantes pour ne pas avoir de problèmes. Heureusement que je connaissais le nom du principal journaliste de la chaîne d’Etat, VTV ! »
De son côté, la direction de Cantv ne souhaite pas communiquer. Selon Igor Lira, « les employés ont peur de dénoncer leurs superviseurs ». Certains salariés pensent que leurs responsables continuent d’utiliser la « liste Tascón » pour handicaper professionnellement les opposants politiques.
En 2004, le député Luis Tascón avait librement diffusé les données de 2,4 millions de personnes ayant voté contre Chávez lors d’un référendum révocatoire, ce qui avait entraîné une vague de licenciements politiques, jusqu’à ce que le président Chávez lui-même réclame à ses troupes d’y mettre fin.
Ces pratiques sont réapparues après la mort du leader révolutionnaire, dans un climat de tension politique. Le 16 avril 2013, quelques jours après l’élection à l’arraché de Nicolás Maduro, successeur de Hugo Chávez à la présidence, le directeur socialiste de l’Institut général des sports de la région de Zulia, un certain Leonet Cabezas, a été filmé alors qu’il menaçait ses employés en ces termes :
« Il restait encore beaucoup de gens de l’ancienne gouvernance et on vient de découvrir qu’ils ont voté pour l’opposition. Nous allons les virer, que cela soit bien clair. Jusqu’ici, on faisait dans l’humanitaire, mais maintenant, vu la situation du Président, nous avons reçu l’ordre de prendre nos responsabilités. »
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