Le FNL pro Nzabampema a libéré, le 23 avril, le lieutenant Alexis Irambona, capturé le 23 mars dernier dans la réserve de la Rukoko. Le colonel Jean-Felix Ntahonkuriye, porte-parole des FNL de Nzabampema, revient entre autres sur cette question.

Colonel Felix porte parole du FNL nzabampemaVous venez de remettre le lieutenant Alexis au bureau du CICR de la RDC. Pourquoi ?

Nous avons remis le lieutenant Alexis Irambona pour deux raisons. D’abord par respect du Droit International Humanitaire et il avait, par ailleurs, souhaité que ce droit soit respecté. Ensuite parce que nous ne faisons aucun mal à l’ennemi capturé contrairement à l’armée burundaise qui tue et torture des innocents.

Avez-vous des preuves de cette grave accusation ?

Les rapports des organisations internationales de défense des droits de l’Homme et même les Nations unies ne font que parler de cela, depuis une année.

Pourquoi après un mois et par le biais du CICR ?

Nous l’avons libéré un peu tardivement parce qu’il y avait des investigations à faire sur lui. Concernant le CICR, c’est une organisation internationale et nous avons jugé bon de la prendre comme témoin.

Y a-t-il eu des contacts avec l’armée burundaise avant de libérer cet officier ?

Aucun contact. Nous nous battons contre cette armée reconnue comme meurtrière. Nous ne pouvions pas prendre le risque de l’exposer devant cette dernière, par crainte qu’il lui arrive quelque chose de mal et que ça retombe sur nous.

Certaines sources parlent d’un versement d’une rançon de 10 millions. Confirmez-vous ?

Aucune rançon n’a été versée. Ce sont des mensonges véhiculés par ceux qui veulent ternir notre image. Nous n’avons rien exigé car nous ne sommes pas des terroristes ou des pirates.

Mais d’autres sources indiquent que le rançonnement est votre mode opératoire surtout en commune Gihanga…
Beaucoup d’informations mensongères circulent à propos de notre mouvement. Nous ne rançonnons personne car notre objectif est de secourir la population, qui se fait massacrer chaque jour par ceux-là mêmes qui devraient la protéger, et de chasser du pouvoir Nkurunziza.

Des combats vous ont opposé à l’armée burundaise le jour même de la libération du lieutenant Alexis Irambona. Quel a été le bilan ?

Je ne saurai pas donner de bilan car nos combattants n’ont fait que repousser les éléments de la FDN qui tentaient de leur barrer la route.

Les populations vivant près de la Rukoko parlent pourtant de tirs nourris toute la journée…

Personne n’a été tué ou blessé de notre côté. Concernant les éléments de la FDN, vous pouvez poser la question au colonel Baratuza.

Récemment il y a eu une opération conjointe de la FDN, de la Monusco et des FARDC pour vous déloger de vos positions à l’est de la RDC. Qu’est-ce qui s’est passé ?

D’abord nos positions ne se trouvent pas en RDC. Elles sont plutôt dans la réserve naturelle de la Rukoko. Nous avons entendu des crépitements d’armes lourdes du côté de la RDC, mais nous n’avons pas su ce qui se passait. Demandez à la Monusco et aux FARDC.

Votre mouvement ne comporterait qu’une centaine d’individus, selon certaines sources. Pensez-vous faire le poids face à l’armée burundaise ?

Que ceux qui disent cela attendent quelques temps, avant d’avoir leur mot à dire. Au demeurant, ton ennemi ne peut jamais te surestimer.

Vous vous dites toujours membres du FNL, est-ce que vous êtes avec Agathon Rwasa ?

Agathon Rwasa n’est plus du Fnl. Il est de la coalition Amizero y’Abarundi, depuis quelques temps. Le FNL est actuellement dirigé par l’ambassadeur Isidore Nibizi et le général major Aloys Nzabampema comme chef d’état-major général.

Est-ce que votre combat n’est-il finalement qu’un positionnement dans les futures négociations ?

Ces négociations concernent le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza alors que nous avons commencé notre combat en 2010. Ces négociations ne nous concernent donc pas.

Iwacu