IBUKA-Mémoire&Justice en collaboration avec la Diaspora Rwandaise section de Ottignies-Louvain-la-Neuve Gembloux a organisé des cérémonies de la 19ème Commémoration du Génocide en ce 11 mai 2013.

Evariste Ntirenganya prononce un discours constructif à la cérémonie

« Les morts victimes de l’intolérance revivent dans la mémoire des vivants », lit-on sur une pierre posée par l’ancien Bourgmestre Jacques Benthuys d’Ottignies Louvain-la-Neuve, symbole de Mémorial des victimes de l’intolérance sur les cinq continents. En faisant construire ce Mémorial, Benthuys pensait précisément aux anciens étudiants de l’UCL morts pendant le génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda.

« Cette activité annuelle de mémoire du génocide des Tutsi de 1994 rassemble des gens dans l’Université Louvain-la-Neuve pour rendre hommage au million de gens, enfants, femmes et vieux sans distinction, massacrés au cours de ces horreurs de 1994. La Communauté internationale a laissé faire et la sauvagerie a été intronisée avec l’abandon du devoir d’assistance à personne en danger de génocide de la part les Casques Bleus de la MINUAR (Mission onusienne au Rwanda) qui ont plus répondu aux injonctions des responsables newyorkais de non intervention », a dit dans son allocution du jour, Evariste Ntirenganya, un résident rwandais ayant pris la parole au cours de la cérémonie.

Il donne une raison suffisamment sérieuse de la Commémoration tous les ans du génocide des Tutsi :

"... Commémorer le génocide contre les tutsi ne relève pas d’un quelconque masochisme qui nous procurerait un certain plaisir à nous replonger dans nos douleurs incommensurables, il s’agit plutôt d’un devoir qui s’impose à nous, comme victimes survivantes, comme membre de la famille humaine, afin que, cette fois, le plus jamais ça cesse d’être un refrain que l’humanité serait condamné à répéter après chaque génocide.

Commémorer le génocide contre les Tutsi, c’est consacrer un peu de notre temps aux nôtres, les accompagner dans leur calvaire, les faire revivre en nous, leur redonner la dignité humaine que leur ont pris les bourreaux qui ont par la même occasion souillé leur propre dignité en endossant l’attribut de bourreaux.

Commémorer le génocide contre les Tutsi, c’est aussi conjurer le sort, car si l’amnésie constitue le lit de la répétition des atrocités de l’histoire, la mémoire peut nous aider à les éviter.

En commémorant le Génocide contre les Tutsi, nous nous postons comme des sentinelles de l’humanité, afin que, ni au Rwanda, ni ailleurs, le caractère sacré de la vie humaine, sans distinction de son appartenance ethnique, religieuses, et j’en passe, cesse d’être violé...",

lit-on dans son allocution montrant que ceux-là qui crient sur les toits de la Communauté internationale comme quoi le génocide est devenu un fonds de commerce pour le FPR au pouvoir à Kigali poursuivent en fait des objectifs très douteux allant jusqu’à souhaiter une réédition de ce triste forfait qui s’est abattu sur le Rwanda en 1994.

L’infatigable ambassadeur Robert Masozera, present dans toutes les ceremonies des communautes rwandaises de Belgique commemorant le genocide des Tutsi de 1994

« Ces cérémonies de mémoire revalorisent les nôtres. C’est aussi une manifestation de la soif de la justice contre les perpétrateurs. Mais au-delà de tout ceci, c’est un cri pour que les survivants de ce génocide puissent voir leurs droits réhabilités dont le versement des indemnisations », a-t-il ajouté.

Emmanuel Usabayezu intervient au nom d’Ibuka-Belgique

Les manifestations de cette journée ont été marquées par l’exposition d’un livre intitulé ‘‘ Noirs et Blancs menteurs’ de Philipe Brewaers et le visionnement du film ‘‘Les messages pour la vie’’ de Norbert Nsabimana et Théophile Kagabo. La veillée de deuil qui a clôturé la journée a été l’occasion pour les rescapés de faire le point sur leur situation actuelle et leur avenir.

Faina Giramata parle au nom des Rwandais residents de Ottignies-Louvain-la-Neuve