Le jeune « tueur de la crèche » Kim De Gelder a assuré ce lundi lors de son procès en Belgique que, pris de panique, il n’avait « pas eu d’autres choix » que d’assassiner deux bébés, une puéricultrice et une vieille dame en janvier 2009, restant évasif sur ses mobiles.

20minutes.fr/20minutes.fr - Croquis d’audience représentant Kim De Gelder le 22 février 2013 à Gent, Igor Preys BELGA
« J’avais prévu de tuer le plus de monde possible, mais une fois dans la crèche, j’ai changé d’avis, je me suis rendu compte que ce n’était pas bien, et j’ai voulu quitter la crèche. Mais il y avait des gens dans mon chemin, alors j’ai paniqué », a expliqué l’accusé de 24 ans lors d’un interrogatoire marathon de cinq heures devant la cour d’assises de Gand (ouest).
Détails
« Et le bébé qui était dans son parc et que vous avez poignardé, il était également dans votre chemin ? », lui demande alors le président de la cour d’assises, en lui rappelant que les témoins l’avaient décrit comme extrêmement calme alors qu’il poignardait bébés et membre du personnel de la crèche Le Pays des Fables de Termonde, le 23 janvier 2009.
« Vous savez ce que c’est la panique ? Peut-être que dans la même situation, vous auriez fait de même », a répliqué De Gelder, qui était âgé de 20 ans lors de son équipée meurtrière, déguisé en « Joker », le héros maléfique des films de Batman.
Il a aussi dit ne qu’il n’avait « pas d’autres choix » sur le moment. « J’ai été poussé vers ce choix, peut-être par l’extérieur. C’est venu tout seul », a avancé Kim De Gelder. Se montrant tour à tour pointilleux sur certains détails et hésitant sur d’autres, agacé par les questions précises d’un président au calme olympien, ou insolent à l’égard des avocats, il a surtout refusé avec obstination de parler de ses « émotions » ou de ses mobiles, quatre ans après une affaire qui a profondément choqué le royaume, en se disant « pas encore prêt ».
Psychopathie
Interrogé sur les raisons qui l’avait poussé à choisir des victimes inconnues, il a tout de même expliqué que « les personnes qu’on connaît, qu’on aime bien, on ne les tue pas ». Enjeu central de ce procès qui devrait durer jusqu’au 22 mars, la santé mentale de Kim De Gelder a aussi été au centre de son interrogatoire, le premier depuis le début des audiences mardi dernier.
Kim De Gelder, qui souhaitait étudier la psychologie, a dit « avoir entendu parler » de la schizophrénie et estimé qu’il présentait des caractéristiques de psychopathe, tout en disant être capable d’« empathie » et éprouver du « repentir » pour ce qu’il avait fait. Mais il a aussi affirmé qu’il s’était joué des experts-psychiatres en leur disant « entendre des voix ».
Vêtu d’une chemise blanche et d’un gilet de costume noir, il a aussi répondu, de sa voix trainante, aux questions sur son enfance, plutôt heureuse, et sur son adolescence, durant laquelle il se sentait dépressif et était entré en conflit avec ses parents, « hyper-protecteurs », sur lesquels il a semblé faire porter une bonne part des ses actes.
« Prendre la vie des gens »
Kim De Gelder a aussi expliqué qu’entre 18 et 20 ans, il avait tenté de se suicider en se couchant sur des voies de chemin de fer, se sentant « sans valeur », puis qu’il avait conçu des « plans pour prendre la vie des gens », sans vraiment dire pourquoi. Le jeune homme est accusé d’avoir assassiné, à coups de couteau, deux bébés de 9 mois et une puéricultrice de 54 ans dans la crèche Fabeltjesland (le Pays des Fables), à Saint-Gilles-Lez-Termonde le 23 janvier 2009. Il avait été interpellé juste après.
Il est également jugé pour avoir tué quelques jours plus tôt, une femme de 72 ans à son domicile, ainsi que pour tentatives d’assassinat sur les 22 autres personnes, dont 16 enfants, qui étaient présentes dans la crèche. A l’issue du procès, les 12 jurés populaires devront dire si l’accusé est dément et doit donc être interné, ou s’il est responsable de ses actes et donc voué à une longue peine de prison.
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