Depuis que l’on a appris la mort subite de Jacques Bihozagara dans les geôles burundaises ce 30 mars 2016, les autorités rwandaises affichent un silence gêné. Elles comprennent que les autorités burundaises sont entrain de les attirer dans une atmosphère de guerre.
Rares sont les déclarations du côté rwandais sur ce sujet.
« Le ministère rwandais des Affaires étrangères et de la coopération souhaite que les autorités burundaises donnent des explications sérieuses sur la mort de Jacques Bihozagara et sur les raisons de son incarcération en décembre de l’an passé », a déclaré Eugène Ngoga, le Directeur Afrique près le Ministère des Affaires Etrangères priant les mêmes autorités burundaises de faciliter la famille du défunt à transporter le corps jusqu’au Rwanda.
Cette question en amène d’autres. Comment vivent les anciens dignitaires du régime actuel ? Est-ce que la déontologie et l’éthique du politicien rwandais continuent-elles à les diriger dans leur retraite ?
« Certains anciens dirigeants rwandais, ministres ou autres, se sont bien convertis dans la vie ordinaire. Ils sont dans leurs fermes. D’autres voyagent et restent actifs dans des activités semi publiques semi privées. Le sénateur Rwigamba Balinda et son université est un exemple bien réussi. C’est aussi l’ancien Ministre Nshuti Manassé, un des promoteurs de la jeune University of Kigali », a dit Mugabo, un observateur politique qui trouve que certains autres anciens dignitaires ne sont sont pas bien réinsérés dans la vie normale. Il trouve que le politicien rwandais à la retraite ne jouit pas bien de sa pension.
« Ils devraient consacrer leur temps de retraite à écrire leurs mémoires. Mais pour cela, il devrait y avoir un mécanisme de suivi des pouvoirs publics pour voir s’ils réussissent à rester des leaders d’opinion dans l’ombre pour agir comme des conseillers bénévoles et des modèles de probité dans les quartiers et villages où ils vivent », a-t-il ajouté.
Cet observateur balaye d’un revers de la main ce que beaucoup trouvent que tel ou tel ancien dirigeant est tombé dans la disgrâce du régime qu’il a servi. Pour lui, une telle perception devrait être dépassée.
« Il n’y a pas de disgrâce qui doit tenir le bout du chemin. Des dirigeants doivent partir après un bon bout de temps. C’est même une bonne chose de les voir gravir les marches du pouvoir, en descendre et partir dans une période qui ne devrait pas être longue afin qu’ils ne commettent trop de bévues. La question est de savoir les récupérer pour qu’ils continuent de servir après leur passage dans es hautes sphères. Le cas intéressant est celui du Prof Bikoro Munyanganizi. Il est très actif malgré son séjour en tôle. Il anime des séminaires de formation des jeunes industriels-brasseurs rwandais. Il est toujours sollicité par l‘Office rwandais de Normalisation », a confié un autre analyste politique montrant qu’ils se trompent ministres, députés, maires, secrétaires exécutifs ou permanents et autres hauts fonctionnaires qui auront quitté leurs postes.
« Ceux-là ne doivent pas ruminer des idées noires selon que les circonstances de leur départ ont été floues. Cela n’a pas de sens. Ils devraient plutôt, et la plupart le font, être assez actifs dans leurs affaires privées avec cabinets et bureaux de consultances ou carrément dans la production des biens de consommation », a-t-il ajouté avouant être agréablement surpris d’entendre qu’un autre ancien ministre Karugarama est actif dans la culture de plusieurs milliers d’hectares de champs de mais qu’il écoule sur le marché.
« Demain, ce vieux pourrait être un industriel dans l’agro alimentaire que cela n’étonnerait personne. Il peut, si discipliné qu’il peut être, avoir son empire industriel des dérivés du mais », a-t-il indiqué trouvant que cet ancien dignitaire participe avantageusement à l’économie du Rwanda et de l’ensemble EAC.
Feu Bihozagara a-t-il tenté de faire comme lui ? A-t-il été incompris par un régime burundais qui cherche noise à son voisin du nord surtout que l’un et l’autre se digèrent difficilement ?
En tout cas la mort soudaine de cet ancien ministre rwandais va peser sur les autorités burundaises qui ont difficile à être tolérantes et réfléchir sur des crimes politiques crapuleux commis au su et au vu de tout le monde comme si elles obéissent à une télécommande étrangère qui leur ordonne d’aiguillonner instamment leurs voisins du nord et de les acculer au bout de leur retenue.
Ce télécommanditaire d’outremer craint-il de voir les anciens dignitaires de la région des grands lacs développer une nouvelle dynamique d’expansion économique, de libre liberté de commerce sud-sud et d’indépendance économique des pays qui, jadis, avaient des dirigeants qui se pliaient sous sa volonté ? Il a intérêt à entretenir une violence permanente et animosité dans les esprits de ces Africains. Cela le réussit avec la logique de la surenchère guerrière des actuelles autorités burundaises.
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