Burkina Faso : le Balai citoyen veut le départ du ministre Dieguemdé

Redigé par rfi
Le 31 décembre 2014 à 04:05

Après la conférence de presse du ministre des Infrastructures et Transports, des Burkinabè ont manifesté devant le siège du ministère, ce mardi 30 décembre dans la matinée, à l’appel du Balai citoyen.
Ils demandent le départ pur et simple de Moumini Dieguemdé, en se référant à la charte de la transition adoptée en novembre dernier. Sa « moralité ne le rend pas digne de rester au gouvernement », accusent les manifestants.
Ils ont sonné la mobilisation de leurs militants et sympathisants pour exiger le départ (...)

Après la conférence de presse du ministre des Infrastructures et Transports, des Burkinabè ont manifesté devant le siège du ministère, ce mardi 30 décembre dans la matinée, à l’appel du Balai citoyen.

Ils demandent le départ pur et simple de Moumini Dieguemdé, en se référant à la charte de la transition adoptée en novembre dernier. Sa « moralité ne le rend pas digne de rester au gouvernement », accusent les manifestants.

Ils ont sonné la mobilisation de leurs militants et sympathisants pour exiger le départ du ministre des Infrastructures et des Transports. Vêtus de leurs t-shirts noirs, et pancartes à la main, ils ont manifesté toute une partie de la mi-journée devant le siège du ministère.

« Ministère des Transports, pas besoin d’un emprisonné », pouvait on lire sur les banderoles

Des membres du Balai citoyen, dont deux de ses fondateurs : le rappeur Smockey, et le chanteur de reggae Sams K. Le Jah (2e et 3e en partant de la gauche), le 2 décembre 2014. AFP PHOTO/AHMED YEMPABOU OUOBA

Dans un article publié dans Le Reporter, le ministre est notamment soupçonné d’avoir été détenu aux Etats-Unis, pour une affaire d’achat d’avion. Sans véritablement nier l’information, Moumini Dieguemdé a expliqué que cette « arrestation » était arrivée alors qu’il voulait donner un coup de main à l’homme d’affaires malien Babani Cissoko.

Selon l’artiste musicien Smockey, « la jeunesse burkinabè est sortie pour défendre les valeurs de bonne moralité et d’éthique ». Il affirme qu’au-delà des discours, il faut des faits et que la bonne gouvernance et la transparence interpellent tous les citoyens.

« Nous sommes là pour demander le départ pur et simple du ministre Moumouni Dieguemdé dont la moralité ne le rend pas digne de rester au gouvernement, ajoute un manifestant. Et dire au Premier ministre que la révolution des 30 et 31 octobre avait pour but de dégager certaines personnes, et que nous n’allons plus accepter des personnes de moralité douteuse. »

Valeurs de la charte de la transition

Les manifestants se réfèrent aux valeurs énoncées dans la charte de la transition. « Notre charte dit que tout membre du gouvernement doit être moralement sain. Et vus les faits révélés par la presse sur la personne du ministre, nous ne pouvons pas l’accepter au sein du gouvernement », poursuit Souleymane Yameogo du mouvement Balai citoyen.

La revendication qui est portée par les travailleurs du ministère des Infrastructures est légitime, légale, juste et conforme au contenu de la Constitution et de la charte a précisé Bassolma Bazié, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina.

Bassolma Bazié rappelle que « la charte a été signée par les partis politiques, les responsables coutumiers, les militaires ». Il demande à ces personnalités de prendre leurs responsabilités, car les syndicats non plus ne vont pas reculer face à cette situation.

Ce n’est pas la première fois que le Balai citoyen manifeste. Ils ont pris une part active dans la mobilisation qui a conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers, ayant poussé à la démission du président Blaise Compaoré. Ils étaient encore là lorsque les agents du ministère de la Culture ont manifesté et obtenu la démission d’Adama Sagnon.

C’est un mouvement qui se positionne en sentinelle. C’est d’ailleurs pour cette raison que les membres du mouvement ont refusé de siéger au niveau des organes de la transition. Ils restent toujours mobilisés pour la suite des dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo.


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