Burkina Faso : une fête de la Tabaski particulière dans le pays

Redigé par rfi
Le 24 septembre 2015 à 09:35

Le secrétaire général des Nations unies a salué ce jeudi matin le rétablissement du président Michel Kafando et de la transition au Burkina Faso. Un retour au calme alors que le pays, où l’islam est la première religion, célèbre aujourd’hui la fête de la Tabaski. Une grande prière était organisée ce matin au stade de Ouagadougou. Elle a pris forcément un caractère particulier.
Il est 9h du matin. Sous un soleil déjà impitoyable, des milliers de musulmans sont venus prier à l’occasion de la Tabaski dans le (...)

Le secrétaire général des Nations unies a salué ce jeudi matin le rétablissement du président Michel Kafando et de la transition au Burkina Faso. Un retour au calme alors que le pays, où l’islam est la première religion, célèbre aujourd’hui la fête de la Tabaski. Une grande prière était organisée ce matin au stade de Ouagadougou. Elle a pris forcément un caractère particulier.

Il est 9h du matin. Sous un soleil déjà impitoyable, des milliers de musulmans sont venus prier à l’occasion de la Tabaski dans le stade de Ouagadougou. La prière officielle a lieu chaque année, mais pour ce fidèle, elle résonne aujourd’hui d’un écho particulier : « Merci à Dieu de pouvoir accomplir cette prière parce que compte tenu du contexte de la crise, on se demandait si on allait pouvoir prier ».

Le mot de paix est sur toutes les bouches. Le grand imam Aboubacar Sana évoque longuement dans son sermon la nécessité de restaurer la paix dans les cœurs. « Il est en train d’évoquer la situation nationale où il dit que la paix compte beaucoup pour nos rites. La paix compte beaucoup pour toutes nos activités, pour nos actes de foi. Donc ils sont heureux de retrouver la paix et ils glorifient Dieu », explique un autre fidèle.

Prière oecuménique

La cérémonie se déroule en présence des représentants des cultes protestants et catholiques, venus donner l’exemple de l’union et de la concorde. Léopold Ouedraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou, y a prôné le pardon pour les actes commis depuis une semaine. « Il faut faire appel à la miséricorde, c’est-à-dire que la miséricorde n’exclut pas la justice. Maintenant, c’est une justice qui est empreinte de respect. Je crois qu’un responsable du putsch a dit "J’assume. Je suis désolé que cela se soit passé. J’assume". C’est déjà ainsi un appel à la miséricorde », a estimé Monseigneur Léopold Ouedraogo.

Après la prière, chacun est rentré chez soi pour sacrifier le mouton. Mais beaucoup devront se contenter d’une fête frugale, car les conséquences du putsch sont aussi matérielles. Les commerçants n’ont pas pu acheminer les moutons dans la capitale et les gens n’ont pas d’argent. « Moi, je n’ai pas pu en acheter parce que nous sommes des travailleurs et nous avons tout notre argent en banque. Nous allons acheter un poulet, du poisson, quelques fruits, des alocos pour la famille », confie ainsi un homme.


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