Burundi : après échec des putschistes ; crainte des représailles

Redigé par afp
Le 16 mai 2015 à 11:15

Après l’aveu d’échec des putschistes jeudi, les craintes de représailles des partisans de Pierre Nkurunziza se font plus fortes.
Des ONG européennes ont évacué leur personnel expatrié au Burundi au lendemain de l’échec d’une tentative de coup d’Etat contre le président Pierre Nkurunziza, a affirmé une source diplomatique.
« Les ONG européennes sont en train d’évacuer leur personnel étranger », a indiqué à l’AFP le diplomate sous couvert d’anonymat.
Il a affirmé que les associations avaient pris cette (...)

Après l’aveu d’échec des putschistes jeudi, les craintes de représailles des partisans de Pierre Nkurunziza se font plus fortes.

Des ONG européennes ont évacué leur personnel expatrié au Burundi au lendemain de l’échec d’une tentative de coup d’Etat contre le président Pierre Nkurunziza, a affirmé une source diplomatique.

« Les ONG européennes sont en train d’évacuer leur personnel étranger », a indiqué à l’AFP le diplomate sous couvert d’anonymat.

Il a affirmé que les associations avaient pris cette décision « de leur propre initiative », sans avoir reçu de directives des capitales. Mais il a précisé que ces départs étaient « liés à ce qu’il se passe en ce moment ».

Des journalistes de l’AFP ont eux-mêmes vu un convoi d’une vingtaine de voitures banalisées d’ONG en partance, selon l’un de leurs occupants, pour le Rwanda.

L’aéroport de Bujumbura est officiellement rouvert depuis l’échec vendredi de la tentative de coup d’Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare. Mais les avions n’y atterrissent et n’en décollent toujours pas.
Les journalistes appelés à se mettre à l’abri

Vendredi, les Etats-Unis avaient déjà demandé à leurs ressortissants de quitter au plus vite le pays. Le département d’Etat avait indiqué avoir ordonné à tout le personnel américain non essentiel et aux membres de leurs familles de quitter le Burundi dès jeudi, quand des combats à l’arme lourde avaient opposé les forces putschistes et loyalistes dans la capitale Bujumbura.

Les putschistes ont reconnu dès jeudi soir l’échec de leur mouvement. Trois au moins des meneurs ont été arrêtés vendredi à l’aube. On était sans nouvelle de leur chef samedi.

« Le pouvoir est en train de casser les radios »

Selon un défenseur burundais des médias, Innocent Muhozi, le patron de la très populaire radio privée RPA Bob Rugurika, visé par des menaces d’emprisonnement et même de mort en provenance du camp Nkurunziza, a « dû se mettre à l’abri à l’étranger momentanément ».

La RPA, mais aussi Radio-Télé Renaissance que M. Muhozi dirige par ailleurs, et les deux autres principales radios privées Bonesha et Isangarino, qui avaient diffusé les messages des putschistes, ont été attaquées par les forces loyales au président Nkurunziza pendant la tentative de coup, parfois à la roquette et au point de ne plus pouvoir émettre.

« Le pouvoir est en train de casser les radios », a poursuivi M. Muhozi, qui lui refuse de se cacher. « Il les a d’abord cassées physiquement (…) Maintenant ils veulent casser les journalistes, moralement, judiciairement », parlant d’une liste de « journalistes à arrêter ».

sollicitée par l’AFP, la présidence burundaise n’a pas réagi à ces accusations dans l’immédiat.

Accusés de soutenir l’opposition, les médias privés sont depuis des années dans le collimateur du pouvoir burundais.

L’histoire post-coloniale du petit pays d’Afrique des Grands Lacs est jalonnée de massacres. Terrorisés par le climat préélectoral avant la présidentielle, plus de 100.000 Burundais, selon l’ONU, ont récemment fui dans les pays voisins.


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