Burundi : L’école fondamentale, un nouveau pas dans l’intégration du Burundi dans l’EAC

Redigé par Eric Nsengiyumva
Le 31 août 2013 à 01:36

Dans l’optique de rejoindre les autres pays partenaires, le Burundi vient d’introduire le nouveau système d’école fondamentale. Désormais, depuis ce septembre, l’école primaire va prolonger jusqu’au niveau de la 9ieme année, dans le but de permettre à l’enfant de s’adapter à la vie sociale après l’école.
Toutes les parties prenantes se préparent en conséquence de cause pour réussir à ce pari qui n’a qu’une seule mission que de placer le système éducatif burundais dans l’arsenal éducatif régional. Malgré (...)

Dans l’optique de rejoindre les autres pays partenaires, le Burundi vient d’introduire le nouveau système d’école fondamentale. Désormais, depuis ce septembre, l’école primaire va prolonger jusqu’au niveau de la 9ieme année, dans le but de permettre à l’enfant de s’adapter à la vie sociale après l’école.

Toutes les parties prenantes se préparent en conséquence de cause pour réussir à ce pari qui n’a qu’une seule mission que de placer le système éducatif burundais dans l’arsenal éducatif régional.
Malgré certaines contraintes et incompréhensions, l’école fondamentale sera ouverte pour les burundais, un système utilisé dans beaucoup de Pays en général et dans les autres pays partenaires de la Communauté Est Africaine dont le Burundi est membre.

Le Gouvernement Burundais s’y met…

Rose Gahiru, la Ministre de l’Enseignement de base et secondaire, de l’enseignement des métiers, de la formation professionnelle et de l’alphabétisation, a rassuré et tranquillisé ceux qui pensent qu’avec cette réforme la qualité de l’enseignement va baisser et leur dit plutôt qu’on s’attend à ce qu’elle va augmenter. Devant les deux chambres, l’Assemblée Nationale et le Senat, la ministre de tutelle a expliqué son optimisme par le fait qu’il y aura bientôt une méthodologie innovatrice de l’enseignement qui va permettre à ce que les enfants apprennent dans les meilleures conditions et réussir mieux.

Elle a ajouté que l’école fondamentale vient résoudre les problèmes observés au sein du système éducatif burundais. Ce nouveau système a été planifié d’une façon que, malgré le concours national en 6 ieme, les enfants doivent prolonger le cycle primaire jusqu’en 9eme. L’accès au secondaire sera conditionné par la réussite aux examens de la 9ieme. L’avantage dans ce nouveau système est que ceux qui auront échoué a cette épreuve vont rentrer mais avec un certain bagage nécessaire pour s’adapter dans la vie communautaire. Soulignons que les deux chambres du parlement ont adopté le projet de loi à l’unanimité.

Contente et pleine d’espoir, la ministre a indiqué que ce projet de loi portant sur l’ enseignement de base et secondaire permet de procéder à la révision du décret-loi de 1989 pour permettre l’éducation pour tous et s’adapter aux systèmes éducatifs de la Communauté Est-Africaine et des institutions internationales ayant en charge l’éducation. Il vient pour sauver le système éducatif Burundais, a-t-elle martelé.

Les défis ne manquent pas et les solutions sont préconisées.

Valery Ndayizeye, père de deux enfants dont l’un passe en sixième et l’autre en quatrième à l’école primaire de Jabe, trouve que ce nouveau système vient pour placer l’enfant burundais dans l’ensemble de la communauté Est Africaine mais que le Burundi a toujours des problèmes de surpopulation dans les établissements scolaires, problèmes liés au manque de locaux et matériels scolaires et surtout d’enseignants qualifiés pour mener à bien le nouveau système.

La ministre Rose Gahiru a indiqué que les problèmes liés notamment aux manuels scolaires et à l’insuffisance du nombre d’enseignants ne manquent pas. Néanmoins, elle a rassuré que le gouvernement burundais fournira les efforts nécessaires pour pallier à ces problèmes. Ainsi, elle affirme avoir mis en place des fonds pour l’acquisition des manuels. Il y a une prévision de curricula qui a été faite pour définir six domaines qui feront objet de l’école fondamentale.
La ministre a reconnu que les manuels ne seront pas suffisants, mais que le gouvernement tient à cœur à ce que ces documents soient disponibles avant la rentrée scolaire 2013-2014 prévue en septembre.
Pour le problème des enseignants, il va falloir les former. On doit former les enseignants de niveau D7 et de l’IPA 3 pour dispenser les enseignements dans la classe de 7ème année fondamentale qui débute avec le mois de septembre 2013.
Comme dans toutes les communes du pays ou presque sur toutes les collines du pays, le gouvernement y a mis le paquet de telle sorte que le budget qui a été alloué au Fonic (Fond National d’investissement communal) dans ce cadre, tourne autour de six milliards de FBu. Il a été distribué équitablement à toutes les communes du pays. Chaque commune aura au minimum 3 salles de classe d’école fondamentale, une somme gravitant autour de 40 millions de FBu par entité communale. Dans l’entretemps, les communes ont déjà construit d’autres salles de classe pour l’école fondamentale, a ajouté le directeur du Fonic.

Tharcisse Habonimana, directeur du BEPEB a précisé que quelques 5000 enseignants ont été formés au cours des derniers mois à une pédagogie adaptée à l’école fondamentale et que plus de 12 000 enfants vont commencer cette année avec le nouveau système d’école fondamentale.

Un jeu combiné : Accès à l’école et qualité d’enseignement.

L’école fondamentale est introduite avec deux objectifs complémentaires. Le premier objectif est d’essayer d’accroitre le taux d’accès à l’enseignement de base. La ministre a indiqué que le Burundi enregistre un taux d’abandon très élevé et une grande population ignorée qui ne va pas à l’école. A base des chiffres, plus de 30% des enfants en âge de scolarité ne vont pas à l’école. Pour cela, l’école fondamentale est a la fois un effort politique pour que tous les enfants puissent aller a l’école, y restent et la terminent jusqu’au bout.

Le deuxième objectif est de revoir les programmes. Ces derniers vont permettre aux enfants qui vont à l’école de mieux apprendre de telle manière que l’enfant sorte de l’école de l’enseignement de base avec un niveau qui lui permet d’affronter les défis de la vie socio-économique puisque l’objectif premier de l’éducation c’est de rendre l’enfant autonome. L’autre mission est de préparer les futurs cadres pour le Pays, qui sont capables de faire face aux défis qui gangrènent notre nation. Ainsi, a-t-elle poursuivi, si l’école fondamentale est bien organisée, les programmes sont revus non seulement au niveau de l’objectif, mais aussi au niveau de la qualité des enseignants, des méthodes d’enseignement, des stratégies et du contenu des matières.

Les responsables d’écoles et les syndicalistes s’expriment

Eulalie Nibizi salue le nouveau système et plaide pour les mesures d’accompagnement qui doivent suivre. Pour elle, il faut que les moyens financiers répondent aux objectifs et à la lourdeur des défis en question, que notre pays fait face. Pour cette présidente du syndicat des enseignants du Burundi, il y a une urgence de construire un grand nombre d’écoles pour que tous les enfants puissent avoir de l’espace rassurant pour apprendre. Le besoin des livres, des enseignants formés dans la nouvelle pédagogie, des nouvelles disciplines et qui par conséquent, contribuent à la réduction du taux de redoublement parce que l’école fondamentale suppose une certaine promotion collective à un certain degré et une évaluation sur une période de 2 ans. Pour ce, il faut favoriser la formation des enseignants, et les méthodes d’évaluation qui répondent aux exigences de la nouvelle approche de l’école fondamentale.

Quant à la Directrice de l’école privée « Les Anges », le nouveau système d’école fondamentale est différent de l’ancien système du fait qu’il vient pour améliorer le niveau des élèves. Avec l’ancien système, l’enfant était en quelques sortes bloqué au niveau de son accroissement du fait qu’il termine la 6ème année sans toutefois avoir de connaissances fondamentales pour pouvoir affronter la vie quotidienne. Et pour elle, son établissement a déjà construit d’autres locaux pour bien commencer l’année prochaine avec l’école fondamentale. Et invite tous les écoliers à s’adapter vigoureusement à ce nouveau système. Pour elle, les écoliers burundais n’auront pas de problèmes de compétition avec les autres enfants de l’EAC.

Les partenaires appuient l’initiative…

Les différents partenaires du Burundi appuient vivement le nouveau système éducatif, parmi eux on souligne notamment l’apport de la coopération Sino-burundaise, qui construit et octroie les matériaux pour la construction des écoles. Le Kenya, un des pays partenaires de la communauté est africaine a aussi répondu à l’initiative du Gouvernement de Bujumbura, en mettant à la disposition de ce dernier des matériaux de construction dont le ciment, les tôles et les fers à béton.

Ainsi, le programme de l’école fondamentale au Burundi pourra démarrer dès le mois de septembre. Signalons que l’idée de l’école fondamentale s’inscrit dans les politiques de réforme qui s’opèrent au sein de la Communauté est-africaine dont le Burundi est Pays membre. Pour le cas des autres pays de la Communauté Est Africaine, l’école fondamentale est devenue une réalité depuis un certain temps. On peut citer la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya.


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