Burundi : Rétrospection sur la vie de Ndadaye Melchior, Héros de la Démocratie

Redigé par Alida SABITEKA
Le 21 octobre 2014 à 10:26

Melchior Ndadaye né le 28 Mars 1953 à Murama, dans la commune de Nyabihanga, de la province de Muramvya au Burundi était un homme politique burundais, premier président démocratiquement élu au Burundi. Il appartenait au groupe éthnique des Hutus. Investi le 10 juillet 1993, il a été assassiné au cours d’un coup d’État le 21 Octobre 1993 à Bujumbura, après 102 jours de pouvoir.
Melchior Ndadaye était l’aîné de dix enfants, dont sept étaient encore en vie au jour de son assassinat. Il était marié à Laurence (...)

Melchior Ndadaye né le 28 Mars 1953 à Murama, dans la commune de Nyabihanga, de la province de Muramvya au Burundi était un homme politique burundais, premier président démocratiquement élu au Burundi. Il appartenait au groupe éthnique des Hutus. Investi le 10 juillet 1993, il a été assassiné au cours d’un coup d’État le 21 Octobre 1993 à Bujumbura, après 102 jours de pouvoir.

Melchior Ndadaye était l’aîné de dix enfants, dont sept étaient encore en vie au jour de son assassinat. Il était marié à Laurence Nininahazwe, avec laquelle il a eu trois enfants : Guéva, Tika et Libertas.

De 1966 à 1972, il a fréquenté l’École normale de Gitega, qu’il a dû quitter en 1972 suite aux événements dramatiques qui secouaient son pays natal, pour se réfugier au Rwanda, où il a parachevé ses études secondaires à Butare, jusqu’en 1975, avant de fréquenter la Faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université Nationale du Rwanda, toujours à Butare.

De 1987 à 1992, alors qu’il était en pleine activité professionnelle, Melchior Ndadaye a suivi une formation bancaire à l’Institut des Techniques de Banque du Conservatoire national des arts et métiers, en France.
Melchior Ndadaye a participé à la création, le 3 Janvier 1976, du Mouvement des Étudiants Progressistes Barundi au Rwanda (BAMPERE), dont il a été président jusqu’en 1979.

En août 1979, il participe à la fondation du Parti des Travailleurs du Burundi (UBU), qu’il quittera en 1983, suite à des divergences de vue sur les stratégies à adopter pour renforcer le mouvement démocratique au Burundi.
En 1986, Melchior Ndadaye fut l’un des principaux membres fondateurs, du Front pour la démocratie du Burundi (FRODEBU) (Sahwanya-Frodebu), parti à l’origine clandestin, officialisé en 1991, qu’il présida jusqu’à sa victoire électorale aux élections présidentielle et législatives des 1er et 29 juin 1993.

Premier Secrétaire de l’Union des Travailleurs du Burundi (UTB) dans la province de Gitega, il est emprisonné, pour des motifs politiques, du 28 Octobre au 28 décembre 1988, à la suite de son intervention au cours d’une réunion convoquée par le gouverneur de Gitega, le 23 octobre 1988, au sujet des troubles de Ntega et Marangara.

Désigné le 18 Avril 1993, lors d’un Congrès extraordinaire comme candidat de son parti à l’élection présidentielle, Melchior Ndadaye sera soutenu par trois autres partis : le PP, le RPB et le PL.
Le 1er juin 1993, Melchior Ndadaye (FRODEBU) remporte, dès le premier tour, la première élection présidentielle au suffrage universel de l’histoire du Burundi, en ayant obtenu 64,79 % des suffrages, contre 32,47 % au candidat de l’UPRONA l’Union pour le progrès national, Pierre Buyoya et seulement 1,44 % au candidat du PRP, Pierre-Claver Sendegeya, arrivé en troisième position.

Premier président élu du Burundi, Melchior Ndadaye était de l’ethnie Hutu, alors que le pays était dominé de longue date par la minorité Tutsi. Dépossédés de leurs pouvoirs, les Tutsi avaient gardé le contrôle de l’armée. Cependant, Ndadaye a nommé une Tutsi Sylvie Kinigi comme premier ministre de son gouvernement qui a pris très à cœur sa mission de mettre en place l’unité entre les deux groupes ethniques qu’elle considérait comme prioritaire. C’était la première femme à accéder aux fonctions de premier ministre au Burundi.

Melchior Ndadaye est assassiné au cours d’un coup d’État sanglant dans la nuit du 20 au 21 Octobre 1993, au cours duquel Pontien Karibwami, Président de l’Assemblée Nationale, Gilles Bimazubute, Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Juvénal Ndayikeza, Ministre de l’Administration du Territoire et du Développement communal, trouvèrent également la mort. Ce coup de force va déchaîner des violences inter-ethniques dans tout le pays, déclenchant une guerre civile, qui fera, selon les estimations, entre 50.000. Vingt ans plus tard, le gouvernement du Burundi a élevé le personnage au rang de « Héros de la démocratie », mais la justice n’a toujours pas établi les responsabilités concernant son assassinat. Selon maître Fabien Segatwa, un des avocats de la famille Ndadaye, « la première instruction du dossier a été bâclée. Le jugement qui s’en est suivi fut donc logiquement mauvais. Nous avons formé un pourvoi en cassation. Le dossier est toujours en examen à la chambre de cassation de la Cour Suprême ».


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