Depuis 3h du matin ce vendredi 11 décembre, des tirs, des grenades, des bombes, certains parlent même d’obus, dans la capitale du Burundi. Et ce matin encore, personne n’ose sortir de la maison. La journée aussi promet d’être longue.

Ça tire, ça explose. Ça empêche de dormir surtout. « Et malgré ce réveil précoce de 3h, personne ne sait exactement ce qui se passe, » se plaint un habitant de Ngagara. Ainsi, au sud comme au nord de la capitale, les gens s’informent, tout en se cognant sur beaucoup de rumeurs surtout. Car, personne ne peut oser quitter la chaleur de son foyer pour se hasarder dans les rues, afin d’en savoir davantage, «  on ne sait jamais, les balles perdues pourraient pleuvoir de partout, » prévient une autre source de Musaga.

Les camps Ngagara, Muha et l’Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM) auraient également été attaqués. Bien qu’aucune communication officielle ne le confirme encore, ceux qui vivent près de ces camps l’affirment. « On n’a même entendu beaucoup de cris venant du Camp Ngagara, » témoigne une source habitant non loin de là. D’autres sources rapportent que beaucoup d’étudiants de l’Iscam auraient succombé à ces attaques, pendant qu’une source militaire a confirmé à Sos Médias que plusieurs munitions auraient été volées au Camp Muha, sans préciser le nombre.

Ainsi, la ville de Bujumbura serait-elle déserte ce matin. Personne n’a osé se rendre au travail, et des élèves qui se rendaient à l’école pour leurs examens ont été sommés de retourner chez eux, par des éléments de la police. Les axes menant vers le centre-ville seraient bloqués, et seuls les policiers et militaires sillonnent les rues. La garde présidentielle (API) longerait elle aussi ces rues, tirant à vue sur qui ose sortir de chez lui.

Et les rumeurs avertissent sur une probable tentative de Coup d’Etat monté de toutes pièces.