Cameroun : la contestation anglophone veut le boycott de la fête de la Jeunesse

Redigé par igihe
Le 11 février 2017 à 11:57

Une nouvelle journée ville morte est prévue ce samedi 11 février au Cameroun. Comme vendredi, les leaders de la contestation anglophone appellent les habitants à rester chez eux, les commerçants à garder leurs boutiques fermées et surtout ils demandent à la population de boycotter la fête de la Jeunesse.
Dans presque tout le Cameroun, on assistait aux mêmes scènes ces derniers jours : répétition des spectacles, retouches sur les uniformes des élèves ou encore derniers réglages pour le défilé. Mais dans (...)

Une nouvelle journée ville morte est prévue ce samedi 11 février au Cameroun. Comme vendredi, les leaders de la contestation anglophone appellent les habitants à rester chez eux, les commerçants à garder leurs boutiques fermées et surtout ils demandent à la population de boycotter la fête de la Jeunesse.

Dans presque tout le Cameroun, on assistait aux mêmes scènes ces derniers jours : répétition des spectacles, retouches sur les uniformes des élèves ou encore derniers réglages pour le défilé. Mais dans l’ouest, en revanche, pas de préparatifs. La plupart des écoles sont toujours désertées. Les parents gardent les élèves à la maison, soit par soutien au mouvement de contestation anglophone, soit par peur.

Et ces protestataires justement refusent de participer aux célébrations cette année. Selon un opposant de Bamenda, certains anglophones voient dans cette fête de la Jeunesse un moyen de réécrire l’histoire. « Le 11 février 1961 est le jour de l’élection au cours de laquelle on a offert un choix aux anglophones. Soit être réuni avec leurs frères francophones dans la République du Cameroun, soit être rattaché au Nigeria, rappelle-t-il. Vous ne pouvez pas prendre le jour où les gens ont voté pour la réunification, qui est un moment vraiment très important pour nous, et en faire la fête de la jeunesse ! »

Cette fête se déroule depuis plus de cinquante ans maintenant, mais cette année, elle a donc une tonalité particulière et les protestataires anglophones veulent en faire un symbole. C’est un message de détermination adressé au gouvernement, un moyen aussi de signifier qu’ils réclament un retour au fédéralisme, mais pas la sécession des régions anglophones.

Le gouvernement camerounais refuse catégoriquement d’envisager cette solution du fédéralisme.

Le président Biya promet de sévir contre les fauteurs de troubles

Paul Biya a d’ailleurs assuré vendredi que les autorités allaient continuer de sévir contre les enseignants en grève dans les régions anglophones.

Il a aussi assuré qu’il allait continuer de sévir contre des organisations qu’il a qualifiées d’extrémistes et séparatistes. Sans citer leurs noms, Paul Biya leur a reproché d’avoir appelé à la haine et à la violence.

« Elles ont engagé une campagne d’intimidations et de violences afin d’empêcher le déroulement normal des activités économiques et scolaires. Face à cette situation, le gouvernement a été amené à prendre des mesures pour maintenir l’ordre, assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Et mettre à la disposition de la justice les auteurs et suspects des agissements criminels que je viens de mentionner. Cet action nécessaire va se poursuivre », a assuré le président camerounais.

Avec rfi.fr


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