Condamnée à vingt-cinq ans de prison dans le cadre de l’opération anticorruption Épervier, l’avocate franco-camerounaise a finalement été libérée. Retour sur six années de combat. Revenue de l’enfer, Lydienne Yen Eyoum respire l’air de la liberté.
Au bout de six ans et sept mois d’incarcération dans la sinistre prison centrale de Yaoundé, cette avocate du ministère camerounais des Finances de 57 ans a été libérée le 4 juillet à la suite d’une remise de peine accordée par le président Paul Biya.
Elle avait été condamnée à vingt-cinq ans de prison au motif qu’elle avait « perçu illégalement » une somme d’environ 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros), saisie lors d’un recouvrement dans les comptes de la Société générale de banques du Cameroun (SGBC).
Soutien français
Après Michel Thierry Atangana, Lydienne Yen Eyoum est la deuxième personnalité française d’origine camerounaise à bénéficier de cette mesure exceptionnelle. Deux affaires, un même triste paradoxe : nés au Cameroun, ils doivent leur liberté à la France, leur patrie d’adoption. Cependant, pour l’avocate devenue française par son époux, Michel Loyse, les soutiens n’ont pas été faciles à mobiliser.
Ce dernier a remué ciel et terre pour obtenir la protection diplomatique de l’Hexagone en faveur de son épouse. Il s’est battu pour mettre la pression médiatique sur les autorités camerounaises, pour impliquer politiques et société civile…
Une plainte contre le président camerounais a même été déposée le 29 juillet 2011 en France avec constitution de partie civile pour faits de torture et actes de barbarie. Ceux-ci se seraient déroulés du 8 janvier 2010, jour de son incarcération, au mois de mars 2011, date à laquelle, selon les termes de la plainte, le régime d’incarcération de la détenue s’était durci.
La contre-attaque diplomatique et judiciaire finit par payer. À l’Élysée, le dossier est pris au sérieux. François Zimeray, alors ambassadeur chargé des droits de l’homme, est missionné fin novembre 2012 auprès de Lydienne Yen Eyoum, qu’il rencontre à la prison de Kondengui. Le sénateur Jean-Yves Leconte fait lui aussi le déplacement. Son entretien avec Laurent Esso, le ministre camerounais de la Justice, est glacial.
En visite à Yaoundé le 3 juillet 2015, le président François Hollande formule une demande de remise en liberté auprès de son homologue camerounais, qui lui répond : « Je verrai ce que je pourrai faire si tel est le souhait de l’intéressée, et, si la Constitution me donne les moyens de faire quelque chose, c’est de bon cœur que je le ferai le moment venu. »
jeuneafrique
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