Le Premier ministre rwandais, Dr P.D. Habumuremyi, déclare que l’accusation d’opportunisme à son encontre, lui et ses collègues, pour ce qui est de leur adhésion au Programme National de l’idéologie de la citoyenneté (la rwandité), comme quoi, ils préservent leurs intérêts personnels, est nulle et non avenue.

Il revient sur ces accusations disant que quand bien même si préservation de leurs intérêts peut contribuer à l’atteinte de l’unité et la réconciliation des Rwandais, ils peuvent consommer la remarque sans problème.

Le Premier Ministre a fait cette déclaration au cours de la retraite d’une journée, retraite qui a réuni les agents de l’Office du Premier Ministre. Pour lui, sans contredit, la sensibilisation à l’idéologie de la citoyenneté rwandaise entend la refondation de la confiance parmi les citoyens rwandais en se disant la vérité, en se désolidarisant du divisionnisme ethnique qui a culminé au génocide des Tutsi de 1994.

« Cette idéologie de la citoyenneté rwandaise doit s’imprégner dans la conscience sociale des Rwandais par le biais de la demande de pardon et de la lutte pour que ces mauvaises idéologies ethnocentristes soient éradiquées à jamais », a-t-il dit aux participants et à tous les citoyens rwandais.

Poursuivant son allocution, il dit n’avoir joué aucun rôle dans le génocide des Tutsi de 1994. Néanmoins, a-t-il dit, « je regrette n’avoir rien fait pour sauver des vies du moment que je n’étais pas ciblé comme candidat à la mort ».

Au cours de cette retraite, deux communications ont été données dont ‘le rôle du colonisateur dans la sensibilisation au divisionnisme et à la zizanie entre citoyens rwandais’.

Dans sa communication, le Gén. Frank Rusagara a montré qu’un mauvais et égocentrique leadership conduit le peuple dans le mal.

Le Directeur de Cabinet du Premier Ministre, Ambassadeur James Kimonyo a dit comment dans sa vie difficile de réfugié pleine d’injustices, il a cultivé une haine contre les Bahutu. Le comble a été quand, de retour au pays, il n’a trouvé vivant aucun des siens qui étaient restés dans le pays.

Il a néanmoins dit qu’avec la sensibilisation au programme de l’Unité et la Réconciliation et à l’idéologie de la citoyenneté rwandaise, il se sent maintenant délivré de son mal.

Innocent Nkurunziza est un fonctionnaire du Bureau du Premier Ministre. Dans son intervention, il a montré comment il a subi le divisionnisme ethnique tout au long de son école secondaire au point qu’il a cherché à se procurer 3 cartes d’identités différentes dans le but de pouvoir échapper à ceux qui le pourchassaient.

“Après le genocide, j’ai été importuné de voir que la nouvelle carte d’identité n’avait plus la mention ethnique alors que je voulais moi aussi me sentir fier de mon ethnie ».

André Bucyana, lui aussi est fonctionnaire dans les services du Premier minister. Il se dit délivré grâce au Programme national de sensibilisation à la citoyenneté rwandaise.

Il a déclaré qu’il était poursuivi par l’opprobre causé par le fait que les membres de sa famille dont son grand frère ont tué les Tutsi. Il en a profité pour en demander pardon.

Ces débats autour de la citoyenneté rwandaise viennent suivant d’autres qui ont eu lieu dans d’autres institutions et établissements publics du pays.