Ces treize (grosses) fautes de français que vous commettez sans vous en apercevoir.

Redigé par IGIHE
Le 12 mars 2016 à 12:16

COURS DE RATTRAPAGE - A l’occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie, qui se tient du 12 au 20 mars 2016, Metronews a sélectionné une dizaine d’expressions très courantes à l’oral mais qui constituent néanmoins des fautes de français. Heureusement, Jean-Joseph Julaud, ancien professeur et auteur de nombreux ouvrages sur le français, est là pour en finir avec ces barbarismes. Si vous êtes capable de dire : ’’Après que je sois venu sur Paris, je me suis rappelé de mon enfance’’, (...)

COURS DE RATTRAPAGE - A l’occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie, qui se tient du 12 au 20 mars 2016, Metronews a sélectionné une dizaine d’expressions très courantes à l’oral mais qui constituent néanmoins des fautes de français. Heureusement, Jean-Joseph Julaud, ancien professeur et auteur de nombreux ouvrages sur le français, est là pour en finir avec ces barbarismes.
Si vous êtes capable de dire : ’’Après que je sois venu sur Paris, je me suis rappelé de mon enfance’’, cet article est fait pour vous ! Avec l’aide de Jean-Joseph Julaud, auteur de nombreux ouvrages sur le français, Metronews a sélectionné une dizaine d’expressions qui écorchent les oreilles de tous les professeurs de français. Dans cette sélection : des barbarismes, qui englobent toutes les déformations et les fautes de conjugaisons, des solécismes ou erreurs de syntaxe, et des impropriétés soit l’utilisation impropre de mots.

► Je suis sur Paris (Limoges, Barfleur, Cambrai...)
La seule personne légitime pour employer cette expression apparue dans les années 1970 est un pilote d’avion qui annonce son arrivée sur Paris. La préposition ’’sur’’ suppose une position physique supérieure.

► Au jour d’aujourd’hui
C’est un pléonasme ou répétition malheureuse. En réalité, ’’aujourd’hui’’ est un pléonasme à lui tout seul. En effet, au Moyen Age, le mot ’’hui’’ est utilisé pour désigner ce jour. La traduction littérale d’aujourd’hui est donc au jour de ce jour. C’est dire que si on y rajoute encore un jour, c’est l’overdose.

► C’est de cela dont je parle
Cette phrase est fausse car le dont contient déjà la préposition de. Il faut donc dire ’’C’est cela dont je parle’’ ou ’’C’est de cela que je parle’’. De même, on dit ’’C’est de cela que je me rappelle’’ et non pas ’’C’est de cela dont je me rappelle’’.

► C’est trop nul
En effet, ça l’est un peu. Ce ’’trop’’ est une forme d’insistance qui peut être utilisée pour manifester son enthousiasme. Mais son usage connote tout de suite la qualité du discours. C’est une fantaisie qui est donc à éviter lorsque l’usage correct de la langue est indispensable.

► C’est juste pas possible
Il s’agit d’un recyclage du mot ’’just’’ anglais. Cela fait 15 ans que ce mot est en circulation mais il a tendance à être moins fréquent. A l’oral, on peut se permettre cette fantaisie mais comme pour le ’’trop’’ tout dépend du lieu où on se trouve.

► Moi, personnellement
C’est un pléonasme qui comble souvent les vides. Mais cette forme d’insistance utilisée pour se mettre en avant peut être davantage considérée comme une faute de goût que de français.

► Après qu’il soit venu
L’indicatif (petit rappel au passage des 8 temps de ce mode : présent, imparfait, passé simple, futur, passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur et futur antérieur) exprime des faits réels, qui se sont réalisés. Le subjonctif est, lui, le mode du doute. On a l’habitude de calquer l’emploi de ’’après que’’ sur celui de ’’avant que’’. Erreur. A la suite de ’’après que’’, il faut utiliser l’indicatif : après qu’il est venu, après qu’il a terminé ses devoirs. Par contre, on utilise le subjonctif à la suite de ’’avant que’’ : avant qu’il soit venu, avant qu’il ait terminé ses devoirs.

► Nous avions convenu de nous voir
La forme correcte utilise l’auxiliaire être : ’’Nous étions convenus de nous voir’’ ou au présent ’’Nous sommes convenus de nous voir’’. Mais l’utilisation de l’auxiliaire avoir est désormais admise.

► Je me suis permise de lui dire
Je me suis permis de lui dire. Pour savoir si on accorde au participe passé un verbe pronominal, on remplace l’auxiliaire être par avoir : j’ai permis quoi ? De lui dire. Le COD étant placé après, on n’accorde pas. Au passage, se succéder ne s’accorde JAMAIS car le verbe ne peut pas avoir de COD. Les catastrophes se sont succédé.

► Il se rappelle de son enfance
Le verbe rappeler est transitif direct, il faut donc dire ’’Il se rappelle son enfance’’. Se souvenir est, au contraire, transitif indirect donc on se souvient de quelque chose.

► Amène-moi un verre !
Amener c’est mener des choses qui marchent donc ’’amène-moi le chien’’ mais ’’apporte-moi un verre’’.

► Je vais au docteur
La préposition chez ne s’utilise que pour les personnes – coiffeur, dentiste... – tandis que au ou à servent pour désigner un endroit. ’’Je vais chez le docteur’’ ou ’’Je vais au cabinet médical’’.

► Ils croivent
Le verbe croiver n’existant pas, il faut dire ils croient.

Vous en voulez encore ? Plongez-vous dans ’’50 Questions autour du français’’, de Jean-Jospeh Julaud, éditions First, 14,95 euros.

Et encore plus ? Inscrivez-vous sur le site dédié à la ’’Dictée pour les Nuls’’, écrite par Jean-Joseph Julaud et lue par Xavier Darcos, qui se tiendra au Salon du Livre de Paris, le samedi 19 mars de 12 à 13 heures sur la Scène littéraire.

Avec metronews.fr


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