Comme une innocence proclamée

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Le 12 janvier 2012 à 12:25

Le président de la république Paul Kagame peut désormais prendre des mesures pour réfuter sa présumée culpabilité dans un des plus graves événements historiques du XXe siècle, le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 qui a fait plus d’un million des morts.
En effet, lui Paul Kagame, alors leader du groupe armé du Front patriotique rwandais (FPR Inkotanyi), était accusé d’avoir provoqué la mort le 6 avril 1994 à Kigali, de l’ancien président, Juvénal Habyarimana et de 11 autres personnes, attentat (...)

Le président de la république Paul Kagame peut désormais prendre des mesures pour réfuter sa présumée culpabilité dans un des plus graves événements historiques du XXe siècle, le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 qui a fait plus d’un million des morts.

En effet, lui Paul Kagame, alors leader du groupe armé du Front patriotique rwandais (FPR Inkotanyi), était accusé d’avoir provoqué la mort le 6 avril 1994 à Kigali, de l’ancien président, Juvénal Habyarimana et de 11 autres personnes, attentat considéré de déclencheur de l’alarme du génocide.

Les conclusions de l’enquête du juge français Jean-Louis Bruguière en 2006, pointaient un doigt accusateur sur lui et ses hommes. Un commando du FRP aurait tiré et atteint l’avion présidentiel depuis la colline de Masaka. Mais voilà que les conclusions de l’expertise technique demandée par les juges Trévidic et Poux remettent en cause ce qui semblait être des certitudes selon Bruguière…

« Ce rapport conclut que les roquettes ne peuvent techniquement pas venir des bases des partisans de Kagame, mais qu’elles auraient été tirées par des personnes se trouvant à proximité, voire à l’intérieur du camp des Forces armées rwandaises (FAR) à Kanombe. Les experts s’appuient sur des relevés, mais aussi sur deux témoignages anciens, celui d’un médecin militaire belge et celui d’un lieutenant-colonel des troupes de marines français, qui résidaient à l’intérieur du camp à Kanombe ».

C’est une vérité contre une autre ; et l’on est reparti pour de nouveaux combats politiques tous azimuts.

Et pourtant le FPR a longtemps brandit des hypothèses à approximatif du rapport Trévidic pour clamer son innocence, tandis que les autres, les militants et sympathisants l’ancien parti au pouvoir et des FDLR, vont contester cette nouvelle thèse, arguant qu’aucun fait attestant leur culpabilité n’est non plus pas établi. Ce dossier va entrer dans une nouvelle zone de turbulences où chaque camp se battra pour déstabiliser l’autre, afin de se faire bonne conscience, mais certes, la vérité remportera la partie. 

Rien ne sera plus comme avant, car le nouveau rapport vient mettre du baume au cœur de l’argumentaire des autorités rwandaises, en leur offrant une extraordinaire opportunité de prouver leur transparence et de soutenir leur contestation des conclusions du juge Jean-Louis Bruguière. Et la France dont les relations ont toujours été polluées par cette affaire depuis le génocide de 1994, pourrait profiter de la nouvelle situation, pour consolider l’offensive diplomatique initiée par Sarkozy. Cependant la quête de la vérité historique devra se poursuivre. 


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