Communiqué IBUKA France : Des Pogroms des Tutsi de 1963... au génocide ; un travail pratique graduel de chosification du Tutsi

Redigé par IGIHE
Le 21 décembre 2013 à 01:21

IBUKA France par la voix de son président Marcel Kabanda publie un communiqué par lequel il montre un fil continue entre les pogroms assistés par le colon belge et la sainte église catholique romaine et dirigés par les hautes personnalités et régimes Bahutu contre les Batutsi du Rwanda depuis les années 1959, 1961, 1963, 1966 et la culmination du génocide tutsi de 1994. Il interpelle la France officielle pour qu’elle ne tombe pas dans la banalisation du génocide des Tutsi, encore moins dans le (...)

IBUKA France par la voix de son président Marcel Kabanda publie un communiqué par lequel il montre un fil continue entre les pogroms assistés par le colon belge et la sainte église catholique romaine et dirigés par les hautes personnalités et régimes Bahutu contre les Batutsi du Rwanda depuis les années 1959, 1961, 1963, 1966 et la culmination du génocide tutsi de 1994.
Il interpelle la France officielle pour qu’elle ne tombe pas dans la banalisation du génocide des Tutsi, encore moins dans le négationnisme tout en le montrant par des actions qu’elle a commencées timidement consistant à tenter d’instruire les procès de nombreux présumés criminels de génocide qui sont légion sur son sol.

Note de l’Editeur

Le Communiqué ci après :

Demain, 21 décembre 2013, il y aura cinquante ans que les Tutsi du Rwanda ont fait l’objet d’une première tentative d’extermination.

Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1963, une bande de quelques réfugiés Tutsi tentent un retour forcé depuis le Burundi. Le lendemain, tous les Tutsi influents de Kigali sont arrêtés et conduits à Ruhengeri où ils sont fusillés le même jour.

Partout dans le pays, sous la supervision des cadres du parti PARMEHUTU au pouvoir, les tutsi employés dans l’administration, infirmiers, enseignants ou techniciens agricoles, les prêtres et les paysans en vue y compris, sont brutalement arrêtés, jetés en prison où ils sont battus, torturés, privés d’eau et de nourriture.

Nombre d’entre eux sont morts sous la torture ou délibérément exécutés. Les délégués du CICR ont répertorié plusieurs fosses communes dans différentes régions du Rwanda.

Dans la région de Gikongoro, la chasse aux Tutsi est plus systématique. Elle commence le jour de Noël. Leurs habitations sont incendiées, leurs biens sont pillés. Les femmes, les hommes et les enfants sont massacrés à coup de machettes, de lances et de massues, ou jetés dans les rivières. Le bilan du carnage a été estimé à environ 8000 morts. Dans un discours du 11 mars 1964, le Président Kayibanda menace la race Tutsi de disparition.

Emu, le Vatican a qualifié ces tueries d’effroyable manifestation de la haine raciale. Le philosophe et mathématicien et Prix Nobel, Bertrand Russel les qualifia de « massacre d’hommes le plus horrible et le plus systématique auquel il ait été donné d’assister depuis l’extermination des Juifs par les Nazis en Europe. »

La nature raciste du PARMEHUTU ne faisait plus de doute. Le monde était informé mais décidait de ne pas le condamner pendant qu’il imposait le silence aux victimes à l’intérieur du pays. Le défaut de disqualification de cette idéologie et l’impunité dans laquelle ce courant a baigné, sont responsables de sa prospérité et du génocide des Tutsi en 1994.

Le Gouvernement français a récemment pris des mesures en vue de juger les auteurs du génocide commis en 1994.
Nous demandons un effort au moins comparable pour lutter contre l’ignorance, la banalisation et le négationnisme.

Commentaire introductif de Jovin Ndayishimiye (Kigali) et Karirima A. Ngarambe (Bruxelles)


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