Une dizaine de partis d’opposition congolais ont annoncé mardi avoir suspendu leur participation au mécanisme chargé de la révision des listes électorales. Lancée en juillet, cette "coordination nationale du recensement administratif spécial" est destinée à revoir les fichiers des électeurs afin d’établir des listes fiables pour les scrutins locaux, prévus pour 2014, et la présidentielle de 2016.

André Kamba, du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST)
Emmenés par l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), principal parti de l’opposition, les contestataires dénoncent des "manquements" et des "défaillances" dans cette entreprise entamée en juillet. Dans une déclaration écrite publiée à l’issue d’une réunion à Brazzaville, ils disent craindre que la révision soit émaillée de "fraudes".
"Le recensement est une opération paritaire, mais il y a des personnes qui vont recenser avec des registres qui ne sont pas signés par nos représentants", a dit à l’AFP André Kamba, du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST).
De ce fait "nous avons suspendu la participation de notre représentant [l’ancien député Dominique Basseyla, NDLR] à la coordination nationale du recensement", a-t-il ajouté, "nous avons écrit au ministère de l’Intérieur [...] mais on n’a pas eu de suite".
Le "recensement administratif spécial" est l’un des fruits des recommandations de la concertation politique tenue à Dolisie (Sud-Ouest) en avril entre le pouvoir et une partie de l’opposition. L’autre partie de l’opposition, sous la houlette de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN) de Mathias Dzon, ancien ministre des finances (1997-2002), avait boycotté ce forum.
Président de la République du Congo de 1979 à 1992, et sans discontinuer depuis 1997, Denis Sassou Nguesso est soupçonné de vouloir amender la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat en 2016.
Par ailleurs, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), autorité de réglementation de la presse, a indiqué avoir suspendu pour neuf mois la parution de trois hebdomadaires privés de Brazzaville : Sel-Piment, la Voix du Peuple, et Le Glaive, qui tirent chacun à environ 1.000 exemplaires.
Ce "sont des médias multirécidivistes qui, depuis toujours, s’illustrent par le non-respect des normes éthiques et déontologiques : l’injure, la diffamation, le mensonge et la sédition sont les seuls moyens qu’ils utilisent dans leur écriture", a dit à l’AFP Philippe Mvouo, président du CSLC.
M. Mvouo a reproché aux trois publications certains articles récents, dont un critique à l’égard de M. Sassou Nguesso dans Le Glaive.
Brazzaville compte au moins une vingtaine de titres dont un seul quotidien (pro-gouvernemental), les Dépêches de Brazzaville.
Le CSLC "est un organe aux ordres, nous sommes suspendus pour notre liberté de ton", a estimé Milex Mbondzi, directeur de publication de la Voix du peuple,
"J’inscris ces sanctions dans le cadre des libertés fondamentales qui ne sont pas respectées au Congo, où l’opposition n’a presque pas droit à la parole".
str/mj/tj
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!