Conseil de Sécurité : Les troupes de la FIN en RDC en juillet 2013 ; l’embrasement

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 29 mars 2013 à 03:07

"Nous avons la conviction qu’elle aidera à faire la différence, et que bientôt, les forces négatives et les groupes armés ne seront plus qu’un mauvais souvenir", a indiqué à la BBC de ce 29 mars 2013, Raymond Tshibanda, ministre congolais des affaires étrangères à l’annonce de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui crée pour la première fois une brigade d’intervention rapide pour combattre les groupes armés en RDC. Cette brigade sera composée de 3069 hommes de troupes essentiellement (...)

"Nous avons la conviction qu’elle aidera à faire la différence, et que bientôt, les forces négatives et les groupes armés ne seront plus qu’un mauvais souvenir", a indiqué à la BBC de ce 29 mars 2013, Raymond Tshibanda, ministre congolais des affaires étrangères à l’annonce de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui crée pour la première fois une brigade d’intervention rapide pour combattre les groupes armés en RDC.

Cette brigade sera composée de 3069 hommes de troupes essentiellement tanzaniens, mozambicains et sud africains. Ils doivent être en place dans l’Est de la RDC avec le mois de juillet prochain.

Le Rwanda voisin s’est félicité de cette résolution comme une façon de montrer que la campagne qui a été largement médiatisée contre lui dans la Communauté internationale, entraînant la suspension des aides internationales, n’était que géopolitiquement motivée pour casser un petit Rwanda promettant dans la gestion de son régime qui dessine une politique et des stratégies d’émergence économique à la Singapour.

« Le Rwanda a salué l’adoption de la résolution. Mais il a insisté sur la nécessité de s’assurer de l’impartialité de la composante militaire de la MONUSCO », rapporte la BBC comme pour montrer que, du moment où cette force n’élimine pas la menace qui plane sur le Rwanda venant des 6.000 hommes de troupes des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) en parfaite formation militaire avec un appui manifeste de Kinshasa tel que l’atteste un récent rapport de l’ONU, alors cette force ne sera en rien différente des 20.000 Casques Bleus de la Mission onusienne de Stabilisation du Congo malgré la capacité offensive qu’elle sera dotée.

L’imbroglio, on attise le feu qui pensait s’éteindre de soi

« Cette force ne vient que combattre les rebelles du M23. Elle ne fera rien contre les FDLR alliées au régime Kabila. Logiquement cela doit se faire de cette façon car c’est le régime de Kinshasa qui a longtemps défendu cette thèse d’une Force Internationale Neutre destinée à pourchasser toutes les forces négatives opérant dans l’Est de la RDC », confie à IGIHE un analyste politique qui voie dans ce déploiement une autre aberration de la part de l’ONU.

« Une force onusienne dotée d’une capacité offensive dans l’Est de la RDC ne vient qu’embraser davantage l’Est de la RDC avec pour conséquence d’instabiliser encore plus les citoyens est-congolais qui persévéreront à franchir la frontière rwandaise pour emprunter la route commerciale Bukavu/Goma-Kamembe/Gisenyi-Kigali-Kampala-Nairobi-Mombasa et outre mer. Et les dépôts bancaires des congolais de l’Est, pensez-vous qu’ils iront dans les banques congolaises qui ne tiennent pas debout dans l’éthique commerçante ? », se pose la question cet analyste.

Pour ce qui est de combattre les forces négatives, beaucoup d’observateurs avancent que cette entreprise est vouée à l’échec mais qu’elle suit d’autres objectifs non avoués.

La F.I.N devrait se limiter à former les FARDC à l’éthique d’une armée nationale

Sur le plan pratique, cette force internationale neutre offensive ne vient pas régler les choses. Apparemment la question de fond d’une autonomie provinciale contrôlée tant réclamée par les successifs groupes armés (RCD/Rassemblement Congolais pour la Démocratie d’Azarias Ruberwa, MLC/ Mouvement de Libération du Congo de Bemba, CNDP de Nkunda, M23 de Runiga ou Bertrand Bisimwa, et dernièrement Kata Katanga) qui se sont rebellés contre le caractère unitariste du gouvernement de Kinshasa finira par se matérialiser quand cette F.I.N aura constaté son inopérabilité.

Entretemps, face à l’ingouvernabilité du géant congolais, beaucoup de puissances tirent chacune de son côté. C’est la course aux richesses congolaises.

Le Rwanda dans tout ça ?

Il faut dire que ce pays autant que l’Ouganda est condamné par sa proximité de la RDC à tirer profit en temps de paix comme de guerre.
Sarkozy n’avait pas tort quand il trouvait que l’Est du Congo peut gagner beaucoup de ses affinités avec ses voisins.

Un discours qui est malheureusement délibérément oublié par tous les intervenants dans les affaires de la région des Grands Lacs en transe.

« A l’Est, il me paraît plus que nécessaire de susciter des projets qui fédèrent. Alors pourquoi ne pas donner un nouvel élan à ce qui existe déjà ?
La Communauté économique des Grands lacs offre des perspectives prometteuses entre la RDC, le Burundi et le Rwanda.

Et pourquoi ne pas aller plus loin ? Rien n’interdit à ces trois pays, mais aussi à d’autres – l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya pourquoi pas ? – de travailler ensemble pour structurer les filières agricoles, commerciales et industrielles ; introduire davantage de transparence et de règles ; développer les ressources énergétiques ; protéger le patrimoine naturel ; organiser la circulation des personnes.

Pourquoi ne pas discuter du développement des infrastructures pour désenclaver des régions et ouvrir de nouveaux débouchés ? Je lance une idée : pourquoi ne pas créer une Agence régionale de développement et d’aménagement, comme cela a pu se faire ailleurs ?

La paix et la prospérité de l’Europe se sont construites sur ces bases... »,

avait-il déclaré devant le parlement kinois le 29 mars 2009 provoquant l’ire des honorables messieurs.

Il a tout dit sauf que tout a été fait pour qu’il ne soit pas écouté.

M23 accepteront-ils d’être pourchassés seuls par la F.I.N. à mandat exécutif onusien sur leur territoire sans riposter

Et les transes continuent à n’en plus finir avec une F.I.N qui certainement sera décidée de combattre particulièrement des forces du M23 revendiquant une gestion provinciale autonomiste dont une logique de guerre médiatique veut accréditer l’image d’une force négative servant les intérêts d’un pays tiers, le Rwanda.


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