Le contrôle de l’action gouvernementale continue chez les parlementaires rwandais. Ces derniers ont convoqué le Ministère de l’Agriculture. Objet ? Poursuivre en justice des fonctionnaires fautifs d’avoir mal étudié des projets agricoles, de non suivi des fermiers qui n’ont pas encore remboursé les crédits de fertilisants agricoles et autres fertilisants qui ne sont pas arrivés à leurs destinataires.

Le Secrétaire d’ Etat à l’agriculture, Tony Nsanganira, a été assailli de questions de la part de ces parlementaires membres de la Commission Politique, Gender et Développement ce 29 février 2016. Tony devait répondre aux questions dégagées par le rapport 2014/15 de l’Office de l’Ombudsman selon lesquelles des agents dudit ministère reconnus ou soupçonnés coupables de mégestion du patrimoine public ont été transférés d’un poste à un autre dépendant d’un autre département ou projet en toute impunité.

"(Cette question est à prendre au très sérieux. Tenez !) Ces machines agricoles d’une valeur de 39 millions de francs. Le contractant a vses services payés sans toutefois vérifier si les marchandises (tracteurs) importées sont correctes. Pourtant, depuis que ces machines sont arrivées, il y a deux ans, elles sont inopérantes", s’est révolté l’Hon. Gatabazi.

Le ministre Tony a eu de très mauvais moments au cours de ce rendez-vous parlementaire :

"Les fermiers agricoles du Secteur Mahama en District Kirehe (Est du Pays) devaient bénéficier d’un barrage de retenue d’eaux d’irrigation de leurs terres. Ce Barrage devait recueillir toutes les eaux de ruissellement y compris les eaux de pluie venant des toitures de maisons d’habitations. Cela a coûté 900 mille dollars à l’Etat rwandais. Ce barrage est vide. Tenez encore ! Le séchoir pour récolte de mais de district Gakenke (Nord du pays) d’une valeur de 19 millions de francs. Lui aussi est inopérant", est intervenue la députée Uwayisenga qui a exigé des explication du Ministre Tony invité pour la circonstance.

Le Député Alfred Rwasa a semblé porter un coup moins terrible au Ministre en lui demandant pourquoi les concepteurs de faibles et obscurs plans de projets de son ministère ne sont pas punis. Il a illustré son propos avec des machines agricoles importés et inopérants.

Tony Nsanganira a avoué les faiblesses de son ministère. Il a précisé que pour le Projet d’Irrigation Collinaire de Mahama, une société éthiopienne avait gagné le marché ; qu’une société tunisienne devait en assurer la surveillance. Cela se passait en 2010, a-t-il précisé, ajoutant qu’à part le coordinateur du projet qui a été muté aucun autre fonctionnaire commis à ce projet n’a été sanctionné.

Il a néanmoins annoncé que de nouvelles stratégies de lutte contre les mauvais gestionnaires sont possibles ; qu’il y a un espoir de prise en charge citoyen de ces projets et de leur suivi grâce à un projet d’irrigation collinaire opérant sur les collines de Nasho (Est-Près du parc de l’Akagera) ; un projet financé par un richissime américain Howard Buffet.