Aux côtés des urgentistes de l’Hôtel-Dieu, des mal-logés de République ou des opposants aux nouveaux rythmes scolaires, Danielle Simonnet, 42 ans, candidate du Parti de gauche aux municipales, a été de toutes les luttes cet automne à Paris.
Pour s’immiscer dans le combat entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, cette ancienne du PS désormais secrétaire nationale du Parti de gauche s’affiche en candidate de "refus de l’austérité", et décline le credo anti-libéral qui a permis à Jean-Luc Mélenchon de finir 4e de la présidentielle (avec 11%, ce qui est aussi son objectif pour Paris en mars 2014).

"On est la force qui dérange et pourtant on est la clé du scrutin" pour le maintien de Paris à gauche, affirmait début novembre à l’AFP Mme Simonnet, 42 ans, se plaignant à mi-mots d’être négligée par la presse.
Mais son moment sous les projecteurs est venu. Dans un meeting avec Jean-Luc Mélenchon elle lancera vendredi ses listes "A Paris, place au peuple !" (le titre de son livre-programme publié en septembre). Puis elle sera avec lui le dimanche 1er décembre en tête de la marche "pour la révolution fiscale", comptant bien mobiliser sur une thématique qui accapare le débat public.
Lâchée par le PCF parisien, qui a préféré l’alliance avec les socialistes dès le premier tour, Danielle Simonnet continue de se revendiquer du Front de gauche (sept des neuf composantes sont avec elle) et rien ne semble entamer son énergie.
Manteau noir et écharpe rouge, elle donne de la voix ce mercredi matin en arpentant avec une poignée de militants les allées d’un marché de Charonne (est). Le nom Mélenchon percute l’oreille, celui de Simonnet pas encore. Certains passent leur chemin sans saisir le tract tendu, mais derrière les étals les commerçants sont chaleureux. Les cheveux blonds et le sourire de la candidate sont devenus familiers dans ce secteur à la limite des XIe et XXe arrondissements.
"Paris ville réservée aux riches"
Née 2 juillet 1971 à Montereau (Seine-et-Marne) chez un couple de sculpteurs engagé au PS, elle dit avoir baigné dès son enfance dans "la confrontation d’idées".
"J’ai toujours été habitée par l’envie de m’engager", raconte cette conseillère d’orientation psychologue (en disponibilité depuis son élection en 2008 au Conseil de Paris), mère de deux enfants.
Au collège, elle défend en classe l’abolition de la peine de mort, et au lycée manifeste contre la loi Devaquet (1986), porte la main jaune de SOS Racisme. Puis rejoint le syndicat étudiant Unef. Après ses études de psycho et sciences politiques, elle intègre en 1999 la direction de la fédération de Paris du Parti socialiste, et se fait élire en 2001 au conseil municipal du XXe.
Un de ses combats mémorables sera celui du "non" au référendum de 2005 sur la constitution européenne. Sa fierté : un parrainage de lycéens sans-papiers en 2006 - "j’ai été la première élue à Paris à le faire".
Ayant quitté entretemps le PS pour l’aventure du PG, elle continue des années plus tard de monter en première ligne pour défendre les sans-papiers, Leonarda, Khatchik, et toutes les victimes de cette "chasse aux pauvres" qui n’est pour elle que l’autre facette des politiques libérales suivies par l’UMP puis le PS depuis 2012.

Depuis l’été, Danielle Simonnet a milité contre la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu, voulue par "les mandarins", ces grands médecins ayant selon elle "un intérêt direct" à l’affaiblissement de l’hôpital public pour bénéficier par ailleurs des dépassements d’honoraires.
"Paris devient une ville réservée aux riches", déclarait-elle au dernier Conseil de Paris. Sous l’oeil d’un Bertrand Delanoë cachant mal son agacement. Le maire lui a reproché de "faire le jeu de la droite" sur les rythmes scolaires.
"Elle est sincère dans ses convictions, bosseuse, mais elle a des manières agressives et sa colère est parfois à pure perte sur le thème du +grand capital qui maltraite le peuple+", persifle un élu de gauche modérée.
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