De chasseur à l’état enfant de rue jusqu’au licencié : Elysée Mutangana comblé

Redigé par IGIHE
Le 26 août 2017 à 03:31

Mutangana Elysée est un jeune homme de 32 ans. Il vient d’être reçu ingénieur en Eau et Environnement de l’Université du Rwanda en ce 2017. Il est parti de rien. Il a bravé tous les dangers avec la rage de réussir
Un parcours de combattant
Quand il raconte sa vie, on est étonné de le voir ainsi changé en un homme prêt à sauter du néant à la classe sociale moyenne.
"J’ai été chasseur de gibier pendant un bon bout de temps avant de fuir le rural pour venir me constituer enfant de rue. Là, j’ai fait le (...)



Mutangana Elysée est un jeune homme de 32 ans. Il vient d’être reçu ingénieur en Eau et Environnement de l’Université du Rwanda en ce 2017. Il est parti de rien. Il a bravé tous les dangers avec la rage de réussir

Un parcours de combattant

Quand il raconte sa vie, on est étonné de le voir ainsi changé en un homme prêt à sauter du néant à la classe sociale moyenne.

"J’ai été chasseur de gibier pendant un bon bout de temps avant de fuir le rural pour venir me constituer enfant de rue. Là, j’ai fait le porte faix. Je n’avais pas de cheveux sur la tête. Les tôles de construction que je chargeais et déchargeais des véhicules m’ont rendu les mains méconnaissables, rugueuses", a-t-il confié à IGIHE dans une interview après la cérémonie de graduation ce 25 août 2017.

Les difficultés de la vie ont fait qu’entre la fin de son école primaire et le début de son école secondaire, il a fait une pause de dix ans, a dit ce jeune natif de Mudasomwa en district Nyamagabe (Sud du Rwanda) en 1985.

"J’ai abandonné l’école primaire en 1998 pour ne pas avoir eu les 100 francs exigés par l’école. Et je suis allé faire le métier de chasseur de gibier dans la forêt voisine de Nyungwe. Je n’ai fait que suivre mes père et oncles. Je suis monté à Kigali en 2004 avec l’espoir de satisfaire mon rêve d’être chauffeur de véhicule. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans la rue avec des arrestations policières intempestives pour vagabondage", a-t-il confié disant que par après il s’est fixé dans la gare Nyabugogo chez un cordonnier-cireur de soulier qui payait 700 francs (moins d’un dollar) au mois.

"Dans les beaux jours je m’achetais une boisson de sorgho de 50 francs et un beignet de 50 aussi. Dans les mauvais jours, c’était juste un morceau de canne à sucre de 20 francs à mâcher pour tout repas du jour", a-t-il dit parlant de charger et décharger les véhicules de marchandises.

Mutangana dit qu’il a commencé son école secondaire logeant chez son patron dénommé Nyagatare, qu’il remboursait tous les frais occasionnés par ses études pendant les vacances où il s’occupait du chargement de véhicules de son patron.

"Quand j’ai été admis à l’internat à Gabiro High School du district Gatsibo (Est du Rwanda), j’ai pris avec moi des aiguilles pour coudre les chaussures de mes camarades. Cela me permettait de gagner un peu d’argent pour le retour en vacances. On m’a ainsi surnommé le cordonnier", a-t-il confié à IGIHE reconnaissant sa très grande ignorance de l’anglais, nouvelle langue de transmission de connaissance.

"Imaginez-vous qu’à 23 ans, je commençais mon école secondaire avec des enfants de 11, 12 ans", s’est-il exclamé montrant que cette différence d’âge ne lui a pas rendu la vie scolaire facile.

Il a bravé tous les dangers et le voilà reçu ingénieur en Eau et environnement. Comme quoi le régime actuel favorise toute personne entreprenante, qui qu’elle soit, avec la quantité de détermination qu’elle montre.


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