Ce 17 avril 2016, nous sommes sur le pont du fleuve AKAGERA à Rukumberi, un secteur administratif du District Ngoma en province de l’Est. On est au lointain sud- est du Rwanda.

A perte de vue vers le nord-ouest du Rwanda, on voit le moutonnement des volcans de Muhabura à Kalisimbi.

Les Fdlr veulent entendre leurs canons pour faire taire la mémoire du génocide des Tutsi

Districts Musanze et Rubavu : Cette chaîne de Volcans constitue-t-elle un rempart imprenable contre les FDLR qui veulent faire irruption dans de paisibles contrées rwandaises en provenance de l’Est de la RDC pour alimenter les relents du négationnisme du génocide des Tutsi ?

Foule à Rukumberi pour mémoire aux leurs

Toute cette aire est peuplée de citoyens rwandais à l’expression plurielle. Néanmoins la plupart d’entre eux sont actifs dans la production des biens et services économiques. D’autres restent rongés par le virus de l’idéologie du génocide des Tutsi de 1994. Particulièrement en ces cent jours du 7 avril au 3 juillet, où les survivants de ce génocide des Tutsi portent le deuil des leurs.

« Nous sommes traités de vauriens par les négationnistes. Espérons que ceux-là qui nous traitent ainsi vont être traînés devant la justice qui les chatiera avec la dernière énergie », a dit Kabandana, président de l’AERG (Association des Etudiants Rescapés de Génocide) section Rukumberi.

« Les foulards de deuil que nous portons, ils disent qu’il serait mieux de les faire porter par des chiens », a-t-il ajouté montrant que le négationnisme bat son plein dans ce Secteur de district Ngoma où 50.000 corps sont rassemblés dans le mémorial de la place.

« Deux cent vingt-trois personnes ont été reconnues coupables de répandre l’Idéologie du Génocide entre 2011 à 2014 », indiquent les responsables du CNLG au moment où le Parquet Général de la République, dans une étude menée trouve que les personne reconnues coupables de crimes de négationnisme du génocide sont 303 pour la seule année 2014.

Un administratif de Musanze montre que les seuls efforts pour lutter contre le négationnisme du génocide est la sensibilisation aux nouvelles valeurs de tolérance et de compréhension d’autrui. Mais il trouve que les milieux négationnistes sont trop nombreux et encouragés par de petites attaques des FDLR opérant dans l’Est de la RDC tentant de choisir les secteurs de Rubavu ou Musanze frontalier avec la RDC.

« Ici nous avons une ville (Musanze) vibrante. Ces FDLR pensent y trouver des oreilles attentives à leurs idéologies incendiaires. Nous ne le permettrons pas. Toutes les fois nous serons à l’écoute de la population, l’encouragerons au travail créateur de richesses et activerons la transformation de la vie des citoyens. Jusqu’ici, le niveau culturel a assez évolué avec la scolarisation jusqu’à la fin des humanités secondaires générales et techniques », a-t-il ajouté dévoilant les stratégies de lutte contre cette idéologie divisionniste portée par des personnes intellectuellement faibles.

Ici les négationnistes du génocide des Tutsi utilisent tous les astuces pour pouvoir contourner une justice qui les punit.

Kabandana dénonce les tricheries des criminels de génocide qui procèdent par la révision de leurs procès

« Les criminels de génocide condamnés depuis dix ans demandent la révision de leurs procès et ils sont déclarés innocents. Ils choisissent le bon moment ! Ils savent que les témoins-clés de leurs crimes viennent de mourir dans la pauvreté causée par le fait que ces criminels ont emporté leurs piliers de la vie », a dit Kabandana au cours de la 22ème commémoration du Génocide à Rukumberi.

Il s’adressait aux parlementaires qui étaient venus en équipe pour leur demander de revoir la loi de procédure judiciaire des juridictions Gacaca qui donne des opportunités de tricherie des détenus reconnus criminels de génocide.

« Cette question est versée au débat dans les cercles parlementaires. Nous savons que les détenus reconnus coupables de génocide complotent dans leurs prisons, que les uns acceptent le fardeau du crime et attestent l’innocence des autres, que ces derniers une fois relâchés prennent la route de l’exil et versent des compensations aux familles de ceux-là qui auront triché pour qu’ils recouvrent leur liberté », a dit hon. Nkusi Juvénal venu participer à la 22ème commémoration du Génocide des Tutsi de Rukumberi.

Député Juvénal Nkusi : le Parlement est au courant de ces manoeuvres des criminels de génocide

La conspiration pour négationnisme
« Changeons complètement et désolidarisons-nous de ce négationnisme, de la haine contre les rescapés du génocide des Tutsi. Ces derniers devront nécessairement continuer de vivre en toute quiétude et bien. Celui qui les a tués sera toujours rongé de ce complexe d’infériorité », a déclaré alors le Secrétaire Exécutif de Province de l’Est qui représentait la Gouverneure Odette Uwamariya empêchée.

Ce dernier a annoncé que la semaine de deuil en province de l’Est s’est terminée sur une note positive avec des contributions volontaires aux rescapés d’une valeur de 102 millions de francs.

Mais hélas, des forces obscures empêchent les citoyens rwandais d’évoluer dans la culture de la paix et de la compréhension des souffrances des rescapés. Des éléments FDLR, « considérés par Kigali comme une menace stratégique majeure », ont-ils fait une incursion à l’intérieur du Rwanda vendredi 17 avril 16 ? Pourquoi cette attaque d’un poste de police dans un moment où les Rwandais honorent la mémoire des leurs à qui ils ont enlevé la vie ?

Que signifie cette entreprise funeste ? Que le Rwanda actuel doit être sur le qui-vive et comprendre le jeu de l’adversaire à savoir semer l’insécurité, adopter une attitude de globalisation et d’ethnicisation de la société pour que le venin de la haine ethnique se réinstalle au Rwanda.

Cette insécurité provoquée devra annihiler les efforts de production, d’amélioration des conditions de vie et de changement positif de mentalités des Rwandais. Ce sabotage, l’adversaire tente de chercher une faille par où l’importer au Rwanda.

Et tout compte fait, l’objectif attendu est de faire régner le négationnisme du génocide dans les esprits des gens avec toutes les autres conséquences de réédition des pratiques ségrégationnistes d’antan.