Depuis le début du ramadan au Rwanda, les restaurants de Nyamirambo chôment.

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Le 11 août 2011 à 10:01

Depuis le 01 août, les musulmans au Rwanda et dans le monde entier ont débuté, le mois saint du ramadan, où les journées entières se passent en jeûne qui ne se rompt que par le partage de repas symbolique au soir.
Au cours de ce mois saint, les restaurants souffrent de ce changement de rythme alimentaire. Le cas du Rwanda, où la pratique du ramadan est en hausse selon un article paru sur Afrique avenir le 09 aout 2011, montre un décalage entre les restaurants et la réalité de nombreux Rwandais (...)

Depuis le 01 août, les musulmans au Rwanda et dans le monde entier ont débuté, le mois saint du ramadan, où les journées entières se passent en jeûne qui ne se rompt que par le partage de repas symbolique au soir.

Au cours de ce mois saint, les restaurants souffrent de ce changement de rythme alimentaire. Le cas du Rwanda, où la pratique du ramadan est en hausse selon un article paru sur Afrique avenir le 09 aout 2011, montre un décalage entre les restaurants et la réalité de nombreux Rwandais convertis à l’islam.

Alors que depuis 10 jours, les musulmans du Rwanda ont commencé la période du jeûne, les restaurants peinent à rester ouverts. A Kigali, la capitale, dans le quartier de Nyamirambo, qui abrite la grande communauté musulmane la plus importante du pays, certains restaurants ont déjà dû fermer faute de fréquentation pendant le mois saint.

photos des musulmans en prière.

Haji Issa, une musulmane pratiquante, affirme que les musulmans préfèrent traditionnellement rompre le jeûne dans le foyer familial et favorisent le confort de cet espace privé.
Beaucoup de restaurants ont tenté d’opter pour l’ouverture le soir, afin de fournir des repas nocturnes. Mais la suppression du petit-déjeuner et du déjeuner au menu est difficile à compenser.

Les commerces doivent aussi s’adapter au mois saint. Surtout que le commerce à Nyamirambo, le quartier populaire des musulmans, se base sur les commandes des restaurants en produits alimentaires en grande partie. Les supermarchés locaux souffrent de pénuries pour certains produits comme le sucre, le riz ou les pommes de terre, car les pratiquants commencent le mois de ramadan en stockant les aliments et la demande dépasse souvent l’offre.

Si le pays semble s’adapter progressivement à la fête religieuse, l’importance de celle-ci est liée à la croissance rapide de la conversion à la religion musulmane au Rwanda depuis le génocide de 1994.

Avant la guerre et le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, la communauté musulmane représentait une minorité marginalisée au Rwanda qui était, par son héritage colonial, un pays de tradition catholique. D’après un rapport datant de 2005 intitulé « From Genocide to Jihad : Islam and Ethnicity in Post-Genocide Rwanda ». (Du génocide au djihad : l’Islam et l’ethnicité dans le Rwanda post-génocide), de nombreux Rwandais se sont convertis à la religion musulmane.

Selon l’auteure du rapport, la chercheuse Alana Tiemessen, l’islam représente pour les Rwandais un moyen de réconciliation et d’unification, éloigné du conflit ethnique. La communauté musulmane a aussi joué un rôle non-négligeable durant la tragédie, en fournissant une aide matérielle et des abris à des familles en fuite en majorité tutsi.

Considérés comme des Rwandais à part entière après le conflit, les musulmans ont été intégrés dans une société qui réfutait l’église catholique, perçue comme complice des tueries et massacres. En 2005, plus 14% de la population était convertie à l’islam. Aujourd’hui, le nombre de musulmans rwandais s’élève à 1,8 million contre 500.000 avant le génocide.


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