Des Juristes exigent la libération de Rwandais illégalement détenus en Uganda

Redigé par igihe
Le 25 avril 2019 à 03:30

Un groupe d’Avocats ugandais réclame la libération immédiate des Rwandais enlevés et détenus illégalement par les agents du Chieftancy of Military Intelligence (CMI) et du Service de Sécurité Intérieure Ugandaise (ISO).

L’Uganda a fait preuve de beaucoup d’hostilité à l’égard des Rwandais, notamment par des arrestations arbitraires, des actes de torture, de harcèlement, des incarcérations sans motif ainsi que l’expulsion illégale de centaines de Rwandais.

Une centaine de Rwandais sont détenus secrètement dans des endroits non connus, en violation des principes internationaux qui autorisent les étrangers détenus à avoir accès aux services consulaires et aux services juridiques.

« D’après l’expérience récente, au moment où ces détenus ont été libérés, il sautait aux yeux qu’ils ont été torturés avec une telle brutalité qu’ils étaient à peine reconnaissables. Nous invitons donc toutes les personnes animées de bonnes intentions en Uganda et au sein de la communauté internationale à condamner ces crimes contre l’humanité", se sont ainsi révoltés Me Gawaya Tegulle et Me Michael Aboneka,défendant les Rwandais détenus illégalement devant les tribunaux ugandais.

Le Gouvernement ugandais a récemment déclaré qu’il ne détenait aucun Rwandais illégalement, ce qui a incité Kigali à produire des preuves montrant que plus de 190 Rwandais ont été détenus depuis 2017 en violation de procédures élémentaires d’arrestation et de détention.

Ces avocats citent toute une liste de citoyens rwandais arrêtés puis séquestrés en toute violation de la procédure légale. Eric Rugorotsi, David Twahiirwa, Théoneste Ntakirutimana, Appolinaire Assimwe et Deus Gasana font partie de cette liste.

Il est rapporté que Rugorotsi est un homme d’affaires rwandais bien connu dans les cercles d’affaires de Kampala. Il a été enlevé par des agents de l’ISO alors qu’il se trouvait à Kampala, où il achetait des pièces de rechange pour véhicules automobiles.

Des agents l’ont enlevé de sa chambre d’hôtel le 25 octobre 2018 et l’ont retenu depuis lors à Kyengera, une banlieue de Kampala.

David Twahiirwa a été kidnappé le 15 décembre 2018 alors qu’il se livrait à son activité à Kampala et s’est vu refuser l’accès à son avocat ou à son ambassade.

Théoneste Ntakirutimana, un Pasteur pentecôtiste de l’Église Pentecôtiste du Rwanda, a été enlevé à Rubaga à Kampala le 28 mars 2019 et est depuis sous la garde de CMI.

Appolinaire Assimwe, son confrère de l’Église Pentecôtiste du Rwanda, a été arrêté illégalement à Mubende, dans le centre de l’Uganda, le 17 avril 2019.

Deus Gasana, un agent de change au terminal du bus Trinity à Kampala, est détenu illégalement depuis le 3 avril 2019.

Des témoins oculaires affirment que la victimisation des Rwandais est le plus souvent perpétrée sous la direction d’agents du Congrès national rwandais (RNC) de Kayumba Nyamwasa, couvert par le CMI.

Les responsables du gouvernement ugandais ont également soutenu des groupes des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) et RNC (Rwanda National Congress) qui cherchent à déstabiliser la sécurité du Rwanda.

Ce soutien est si actif au point que le Service d’Emigration-Immigration de l’Uganda a délivré un passeport ugandais à Charlotte Mukankusi - un haut responsable du RNC de Kayumba Nyamwasa chargé de Diplomatiue et Communication.

De hauts responsables ugandais ont également rencontré des responsables du RNC, notamment Tribert Rujugiro Ayabatwa, qui finance des opérations contre le Rwanda.

"Nous avons des rapports faisant état de beaucoup plus de personnes détenues de la même manière, car les agences de sécurité semblent les arrêter au quotidien, par douzaines", ont déclaré les Avocats.

"L’Etat ugandais ne les a jamais traduits devant un tribunal pour répondre des accusations portées contre eux."

Les avocats ont déclaré avoir engagé des poursuites judiciaires, mais que ni leurs demandes ni les décisions des tribunaux n’ont été respectées par les agences de sécurité.

L’Ouganda a été rappelé pour son mépris du droit international et ses violations persistantes des droits de l’homme en ce qui concerne le traitement réservé aux Rwandais, dans le seul but de régler des comptes personnels.

« Nous sommes en outre inquiétés par certaines personnes de la société qui ciblent les citoyens rwandais et s’adressent aux agences de sécurité dans le seul but de régler leurs comptes avec eux. Tout ce qu’ils peuvent dire, c’est que les détenus sont des espions rwandais », a déclaré l’équipe de juristes.

« Nous rappelons au Gouvernement ougandais la nécessité de respecter les droits de l’homme tels qu’ils sont inscrits dans la Constitution de la République de l’Uganda. Nous lui rappelons en outre ses obligations à l’égard du droit international : protéger les vies, la propriété et les droits des étrangers à l’intérieur des frontières ougandaises », ont-ils ajouté.

Source : New Times


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