Des mariages éphémères : un phénomène inquiétant à Bujumbura

Redigé par Arsène Mirango
Le 7 septembre 2013 à 03:12

A Bujumbura, nous sommes nombreux à assister à pas mal de mariages qui se fêtent dans la plupart des fois avec faste mais qui ont souvent du mal à durer. Des mariages éphémères, souvent entre les jeunes de 20 à 35 ans, dus entre autres au temps insuffisant accordé à la préparation. Un constat amer qui a conduit votre journal en ligne IGIHE à se consacrer dans cette page à ce sujet qui intéresse plus d’un.
« Depuis le mois de janvier jusqu’au début du mois d’août, nous avons déjà enregistré 89 mariages et (...)

A Bujumbura, nous sommes nombreux à assister à pas mal de mariages qui se fêtent dans la plupart des fois avec faste mais qui ont souvent du mal à durer. Des mariages éphémères, souvent entre les jeunes de 20 à 35 ans, dus entre autres au temps insuffisant accordé à la préparation. Un constat amer qui a conduit votre journal en ligne IGIHE à se consacrer dans cette page à ce sujet qui intéresse plus d’un.

« Depuis le mois de janvier jusqu’au début du mois d’août, nous avons déjà enregistré 89 mariages et parmi ceux-ci, 11 couples ont déjà émis des demandes de divorce », a indiqué la vice présidente du Tribunal de Résidence de la commune de Rohero. Cela n’est pas seulement à Rohero, c’est un constat dans presque toutes les communes de la mairie de Bujumbura.

Chacun y va de ses raisons pour expliquer ces unions sans lendemain. La vice présidente du Tribunal de Résidence de Rohero nous confie que les causes principales de ces demandes de divorce en cascades sont souvent liées à l’infidélité et aux violences conjugales. Elle ajoute en outre qu’actuellement les femmes ne supportent plus de faire face et endurer tous ces problèmes qu’elles côtoient dans leurs ménages. Le fameux jargon « NIKOZUBAKWA  »( « il en est de même ailleurs  ») pour ainsi dire que la femme doit endurer tout dans le foyer sans broncher, n’est plus d’usage. Un jargon que la vice présidente du Tribunal de Rohero juge anachronique.

Habarugira Patrice, un activiste des droits de la femme pointe du doigt les parents. Il explique que les parents font souvent pression sur leurs filles et fils surtout lorsqu’il s’agit d’un cas de grossesse pour les précipiter dans des mariages sans préparation pour sauvegarder le soi-disant honneur de la famille. Cet activiste fustige ces parents qui préfèrent bénir des unions qu’ils savent d’avance qu’elles sont loin d’être durables. Selon lui, ces parents hypothèquent l’avenir de leurs enfants pour préserver un honneur qui, finalement n’en est pas un.

Il dénonce également l’influence occidentale qui touche la plupart des jeunes de notre époque. A ce sujet, il évoque des mariages contractés par des jeunes tourtereaux à partir des coups de foudre à l’occidental. Ces jeunes ne s’accordent pas un temps suffisant pour se connaître, apprendre ensemble à se comprendre ainsi qu’à savoir tolérer à l’autre sur ce qui n’est pas bien, a mentionné Patrice. Il explique qu’au niveau de la culture burundaise, le mariage est un engagement à vie. Donc, quelque chose qui doit mûrir dans la tête avant de passer à l’action.
Il indique également que le matérialisme est aussi l’une des causes principales des divorces. Certains jeunes acceptent facilement de se faire passer une bague au doigt pour la simple raison que l’autre est bien matériellement, et lorsque la situation change, c’est tout droit vers une rupture.

Toutefois, une conciliation en vue de donner la chance au couple est souvent mise en avant par les juges des Tribunaux de Résidence mais la vice présidente du Tribunal de Résidence de Rohero nous confie que cette conciliation est souvent vouée à l’échec parce que le couple se présente après avoir pris la décision de se séparer. Elle assure par ailleurs que dans la plupart des cas, cette rupture a été consommée plusieurs jours avant, voire plusieurs années avant.


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