Certains dirigeants musulmans cités dans le rapport d’enquête mise sur pied par RGB (Rwanda Governance Board) sur les dissensions existant au sein de AMUR (Association des Musulmans du Rwanda) rejettent le contenu de ce rapport qu’ils jugent de partialité. Ils demandent qu’il soit mis sur pied une commission indépendante à cet effet.

« Ce rapport accuse certaines gens sans apporter de preuves », a confié à Izuba Rirashe, Sheikh Sindayigaya Moussa.

Par contre le dirigeant de la RGB, Prof Anastase Shyaka, est satisfait du travail accompli par la Task Force : « Ce travail est bien fait en peu de temps et en consultation de nombreuses personnes et dans diverses régions du pays où se montraient les problèmes dans la communauté musulmane du Rwanda », a –t-il indiqué pointant du doigt une mauvaise gestion du patrimoine de AMUR, une mauvaise gouvernance et le manque de respect mutuel entre dirigeants de AMUR.

Le rapport cite une clique de doctes qui se sont révoltés contre AMUR. Il recommande que la direction de AMUR diligente aussi un audit.

Les doctes, hommes de la Religion Islam, n’ont pas bien apprécié le fait qu’ils soient qualifiés de clique. Ils souhaitent des changements au sein de l’Association et ils disent être soutenus par plus de 3000 musulmans rwandais.

Sheikh Gatete Musa est le coordinateur de cette clique. « Nous sommes entrain de préparer une réplique à ce rapport », confie-t-il à Izuba Rirashe mécontent du fait que cette équipe de gens éclairés du Coran soient qualifiés d’opportunistes dans le rapport.

Ce rapport met dans son collimateur les hautes personnalités du pays de confession musulmane pour leur immixtion dans les problèmes de AMUR tout en leur demander de s’en désengager.

« A ces musulmans occupant des postes politiques officiels, il leur est conseillé de respecter la personnalité du Mufti en tant que dirigeant religieux. Il leur est également demandé de ne plus s’immiscer dans la gestion quotidienne de AMUR », lit-on dans le rapport faisant allusion à ce propos au Ministre de l’Intérieur, Sheikh Moussa Fadhil qui a été à une certaine période le Vice Mufti ; le Député AbdulKarim Harerimana, la Sénatrice Fatou Harerimana, la Député Saidath Muka Noheli et Député Abbas Mukama.

« il faudra demander à RGB ce qu’il a voulu dire par là. Nos noms ne paraissent nulle part dans le rapport. Pour ma part, et c’est mon rôle de ministre, j’ai joué un grand rôle dans la médiation des parties en conflit au sein de AMUR autant que je l’ai fait dans l’ADEPR (Association des Eglises Protestantes du Rwanda) », a confié à Izuba Rirashe le Ministre Fadhil.
Interrogé à ce propos, le dirigeant de RGB, Prof Anastase Shyaka, indique au journal qu’il faut se garder de stigmatiser les politiciens musulmans qui pourront être un levain de la paix au sein de leur association.